Pouvez-vous nous faire un petit point de situation sur la saison oléicole ?
Il faut savoir que la campagne oléicole commence fin octobre dans les régions du littoral, pour gagner progressivement la montagne où la cueillette se fait en novembre et décembre. Elle peut s’étaler jusqu’en mars s’il y a une production abondante. Pour la campagne en cours (2024/2025), notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, la production est faible (rendement d’olives en quintaux à l’hectare). Et ce, par rapport à la norme et à l’année précédente aussi parce que, faut-il le préciser, en saison normale, le rendement est estimé aux environs de 20 quintaux à l’hectare en fonction, entre autres, des conditions climatiques.
Quelles sont, selon vous, les raisons de ce faible rendement cette année ?
Parmi les facteurs principaux de ce faible rendement pour l’année en cours figure l’alternance dans la production. Une saison qui enregistre une bonne production est suivie par une autre qui est toujours marquée, de manière cyclique, par un faible rendement.
Les faibles précipitations avec la mauvaise répartition sont aussi à l’origine du faible rendement. Il y a également le facteur technique et le mauvais suivi des vergers. Il faut souligner que le potentiel oléicole est caractérisé par deux types de vergers, l’ancien hérité par les familles et qui est frappé de vieillissement a subi d’importantes pertes suite aux incendies. On assiste aussi, d’un temps à autre, à la création de nouveaux vergers modernes au niveau de plusieurs wilayas du pays, jusqu’aux portes du Sud, parfois même dans le Sud.
Comment peut-on éviter cette situation ?
Cette situation de faible rendement peut être évitée avec l’application des bonnes pratiques dans la conduite des vergers oléicoles et l’amélioration des conduites techniques dans les différentes opérations d’intervention et de réalisation de différents types de taille, comme la formation, le rajeunissement et surtout celle de la fructification. Il y a aussi l’irrigation d’appoint qui consiste à apporter la quantité de l’eau nécessaire au moment opportun en cas d’intense besoin. Cela sans parler des opérations culturelles d’entretien. D’ailleurs, à cet effet, plusieurs conseillers oléicoles interviennent dans ce sens pour la vulgarisation et l’application de bonnes pratiques afin de permettre l’amélioration des différents segments de la filière oléicole, du verger jusqu’à la table du consommateur. Il est important aussi de noter que le programme Pasa - Pôle Soummam (Programme d’appui au secteur agricole pour le développement de l’oléiculture dans les zones traditionnelles de production) a été réalisé par l’Algérie en partenariat avec l’Union européenne. Il a concerné les principales zones de production, comme les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Boira, Jijel et Bordj Bou Arréridj.
Et pour ce qui est de la production de l’huile d’olive…
S’agissant de la production de l’huile, celle-ci varie largement, en moyenne, de 10 à 24 litres le quintal d’olives. Parfois, elle enregistre des pics qui frôlent 30 litres, selon les variétés et les zones. Je veux préciser aussi, par ailleurs, qu’en matière de trituration des olives, ces derniers temps, il y a une modernisation progressive des parcs des huileries et une amélioration des procédés d’extraction grâce à des progrès techniques et scientifiques, surtout avec l’acquisition de nouveaux matériels, la rénovation et l’extension. Il y a l’apport des conseillers oléicoles et du corps technique agricole qui assurent un grand travail de proximité sur le terrain et via les réseaux sociaux pour informer et sensibiliser les oléiculteurs et oléifacteurs. Je veux souligner également que la culture des oliviers est une filière stratégique qui nécessite d’être développée pour être adaptée aux exigences économiques, sociales, climatiques et environnementales.
Propos recueillis par Hafid Azzouzi