Ahmed Tessa. Pédagogue : «Les pouvoirs publics doivent réagir, et vite !»

07/01/2024 mis à jour: 03:18
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Photo : D. R.
  • - Les cours particuliers coûtent de plus en plus chers. Un commerce à part entière. Quel est votre constat ?

Le phénomène est indécent moralement et toxique sur le plan pédagogique. Il s’agit d’une «école clandestine» qui a débuté au début des années 1990. Mais depuis peu, l’option «cours de soutien» figure officiellement au registre du commerce : ce qui est extrêmement grave.

Il suffit d’un registre du commerce avec agrément délivré par le ministère de la Formation  professionnelle pour travailler dans l’informel. Ce genre d’écoles pullule depuis cette officialisation. La situation est gravissime et rien n’est fait pour la juguler.

  • - C’est également un coût financier qui n’est pas sans conséquence sur l’apprentissage et le déroulement des cours en classe…

C’est un business florissant. Imaginez une immense salle avec une centaine d’élèves et un enseignant-commerçant qui «salive» derrière un micro pour se faire entendre. Il ne fait que reproduire la même méthode qu’il utilise en classe : bachoter et des élèves qui mémorisent.

Pour attirer des clients (ses élèves en classe !),  il y a des enseignants-commerçants qui vont jusqu’à donner comme épreuve de composition des sujets déjà donnés en cours payants. Ceux qui n’ont pas assez d’argent pour se payer des cours n’auront pas la bonne note à la composition. C’est immoral !

  • - Quelle est, selon vous, l’option à adopter pour mettre un frein à ce phénomène ?

«Que faire pour éradiquer le fléau des cours payants ?» C’est le titre du livre qui sera dans les librairies d’ici peu. Les autorités concernées doivent réagir, et vite ! Y compris par la loi comme certains pays. Ensuite, comprendre une bonne fois pour toutes que les choix pédagogiques et la politique scolaire suivie servent de carburant à cette «école clandestine».
 

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