Arrivé mardi en Italie, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf , s’est rendu, hier à Belgrade, en Serbie, avant d’atterrir en Allemagne.
L’Algérie semble vouloir renforcer ses relations avec des pays européens et relancer, de ce fait, ses partenariats dans divers domaines. C’est du moins l’objectif annoncé de la tournée du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, dans la région. Arrivé mardi en Italie, le chef de la diplomatie algérienne s’est rendu, hier à Belgrade, en Serbie, avant d’atterrir en Allemagne. Envoyé spécial du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Attaf a commencé son périple par Rome, la capitale italienne, où il s’est entretenu avec son homologue Antonio Tajani, et avec le président de la Chambre des députés du Parlement italien, Lorenzo Fontana.
Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, MM. Attaf et Tajana «ont passé en revue les relations entre les deux pays». Tout en se félicitant du niveau de la coopération bilatérale, des échanges commerciaux et des investissements dans divers domaines, dont les hydrocarbures, les deux ministres ont également examiné des dossiers internationaux, notamment la crise en Ukraine et la médiation algérienne, proposée jeudi dernier à Moscou, par le président Tebboune.
Les discussions, selon la même source, ont porté sur «l’évaluation de la mise en œuvre des conclusions des rencontres et des visites de haut niveau effectuées par les responsables des deux pays, notamment la visite d’Etat effectuée par le président de la République en Italie, l’année dernière, en sus des visites en Algérie de son homologue, Sergio Mattarella et de la présidente du Conseil des ministres, Mme Giorgia Meloni». Ahmed Attaf et son homologue M. Tajana ont également évoqué «la coordination entre les deux pays pour la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région méditerranéenne et des objectifs de développement et de prospérité dans cet espace commun et dans le monde».
Hymne National : la réponse à la ministre française des AE
Les deux parties, précise la même source, ont mis en avant la «nécessité d’œuvrer à atténuer les tensions émaillant les relations internationales», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie algérienne et son homologue italien ont convenu également de «maintenir le rythme actuel de communication, de coordination et de coopération entre les deux pays, à tous les niveaux, y compris parlementaire, pour réaliser les objectifs stratégiques ambitieux tracés par les dirigeants des deux pays qui aspirent à l’édification de relations exemplaires mutuellement bénéfiques».
Dans une interview accordée à l’agence italienne Nova, Ahmed Attaf est revenu aussi sur plusieurs questions. Il a d’abord répondu à la ministre française des AE, Catherine Colonna, qui s’était exprimée, samedi dernier, sur l’hymne national et son couplet évoquant la France coloniale. Ahmed Attaf s’est dit «surpris par le fait que le ministre français des Affaires étrangères ait cru pouvoir exprimer une opinion sur l’hymne national algérien».
Et il a ajouté sur un ton ironique : «Peut-être aurait-elle pu aussi critiquer la musique ? Peut-être même que la musique ne lui convenait pas ?» Evoquant la crise économique en Tunisie, Ahmed Attaf affirme que «la meilleure façon d’aider ce pays est de ne pas lui imposer des charges supplémentaires qui compliqueraient la situation». Concernant la crise en Libye, il a réitéré la position algérienne, en rappelant «qu’il faut du réalisme pour arriver à une solution politique dans ce pays».
Après l’Italie, le ministre des Affaires étrangères s’est rendu, dans la journée d’hier, à Belgrade, la capitale serbe, où il a eu des entretiens avec son homologue, Ivica Dacic, avant d’être reçu par le président Aleksandar Vucic. Ahmed Attaf, selon un communiqué du ministère des AE, a transmis une invitation du président Tebboune à son homologue serbe pour effectuer une visite en Algérie.
Une invitation qui a été, précise la même source, acceptée par Aleksandar Vucic qui a promis de «l’honorer avant la fin de l’année en cours». Sur le plan bilatéral, M. Attaf et son homologue, lit-on dans le même communiqué, ont évoqué «les moyens d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations algéro-serbes après un recul au cours des neuf dernières années». Les deux ministres ont également «examiné les moyens de valoriser et de promouvoir le patrimoine historique commun de lutte contre le colonialisme, de coopération économique fructueuse et de coordination politique permanente dans le cadre du Mouvement des non-alignés (MNA)».
Ils ont également convenu «d’un plan d’action qui prévoit l’actualisation du cadre juridique, l’activation des mécanismes de coopération, notamment la commission mixte et le Conseil d’affaires algéro-serbe, l’intensification des visites officielles entre les deux pays, outre l'incitation des opérateurs économiques à exploitation des opportunités d'investissement et commerciales offertes».
Selon le document, les «deux ministres ont, par ailleurs, souligné la convergence des positions de principe concernant les questions d’intérêt majeur pour les deux pays, notamment la crise du Kosovo et la question du Sahara occidental». «Il s’agit de deux conflits dont l'origine est la transgression du principe de sacralité des frontières pour le Kosovo et du principe de respect des frontières héritées de la colonisation pour le Sahara occidental», a souligné M. Attaf. Pour sa part, le ministre serbe a affirmé «l’engagement de son pays à ne pas porter atteinte aux positions de l’Algérie ou à ses intérêts fondamentaux, notamment dans sa région».