Le directeur de la division du commerce et de l’environnement de l’OMC, Aik Hoe Lim, a estimé, lors des travaux de la COP28, que «le commerce mondial de l’hydrogène vert et de ses dérivés sera essentiel pour relier les lieux où les coûts de production sont faibles et ceux où la demande est forte».
Un récent rapport établi conjointement par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), publié le 9 décembre, donne un aperçu du commerce mondial de l’hydrogène et des politiques destinées à intensifier la production.
Le rapport souligne que l’expansion de la production d’hydrogène vert nécessitera le développement de nouvelles chaînes d’approvisionnement. «Cela aura des implications en termes de commerce international de l’hydrogène renouvelable lui-même ou des marchandises produites avec lui, ainsi que de commerce des équipements et services nécessaires tout au long de la chaîne de valeur», a estimé le rapport.
La publication indique que l’abaissement des droits de douane sur les produits clés, la construction d’infrastructures fiables, la réorientation des programmes de soutien nationaux et le développement de marchés publics écologiques peuvent favoriser le développement de chaînes d’approvisionnement en hydrogène vert et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
Le commerce international pourrait également, ajoute-t-elle, jouer un rôle important dans l’adéquation entre l’offre et la demande d’hydrogène vert, étant donné que le potentiel de production nationale dans certaines économies pourrait ne pas suffire à satisfaire la demande intérieure.
Ce rapport, publié à l’occasion de la 28e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP28) qui s’est tenue à Dubaï, souligne l’urgence de transformer le paysage de l’hydrogène, avec une transition des utilisations existantes vers un approvisionnement en hydrogène propre et une multiplication par plus de cinq de la production globale d’hydrogène d’ici à 2050.
Cette expansion nécessitera une augmentation sans précédent de la capacité de production d’énergie renouvelable et de la capacité des électrolyseurs, selon le rapport.
La publication d’Irena-OMC rappelle que l’hydrogène produit exclusivement à partir d’énergies renouvelables — appelé hydrogène vert — est largement reconnu comme un pilier central du remplacement des combustibles fossiles et de la décarbonisation des secteurs qui ne peuvent être électrifiés, comme certains secteurs industriels, la navigation et l’aviation.
La transition vers une énergie à faible teneur en carbone nécessitera une augmentation rapide de la production d’hydrogène vert. Le rapport estime que l’hydrogène et ses dérivés permettraient de couvrir 14% de la consommation mondiale d’énergie finale en 2050, dans un scénario où la hausse des températures mondiales résultant des émissions ne dépasserait pas 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
À l’heure actuelle, la majeure partie de la production mondiale d’hydrogène – environ 95 mégatonnes par an -– provient de combustibles fossiles, «ce qui contribue considérablement au changement climatique, au lieu de servir de vecteur de décarbonisation», précise-t-on.
Abondant dans le même sens, le directeur de la division du commerce et de l’environnement de l’OMC, Aik Hoe Lim, a estimé, lors des travaux de la COP28, que «le commerce mondial de l’hydrogène vert et de ses dérivés sera essentiel pour relier les lieux où les coûts de production sont faibles et ceux où la demande est forte». «Un commerce ouvert, prévisible et cohérent sera essentiel pour favoriser les chaînes de valeur de l’hydrogène vert», a-t-il indiqué.
Considérant spécifiquement l’importance des normes et des procédures de vérification pour la construction d’un marché durable de l’hydrogène, il a ajouté : «Les disciplines de l’OMC peuvent fournir des orientations utiles sur la manière d’élaborer des normes véritablement internationales, des réglementations nationales alignées et des procédures de vérification compatibles.»
Notons enfin que la récente publication d’Irena-OMC aborde également les défis et les opportunités qu’offrent aux économies en développement l’hydrogène vert et ses dérivés, tels que le méthanol vert et l’ammoniac vert. Elle souligne l’importance de la coopération internationale et la nécessité d’aligner les cadres réglementaires afin d’encourager le développement technologique, l’amélioration de la transparence et la croissance du marché.