Depuis la création du souk hebdomadaire de la ville de Guelma, situé en zone urbaine, il y a plus d’une décennie, à la limite de la commune du chef-lieu et Belkheir, il ne se passe pas un vendredi sans que des espaces soient réservés à l’abattage clandestin, notamment celui du poulet. Les infractions à la réglementation dans les secteurs névralgiques de l’hygiène et de la santé publique, mais aussi du commerce révèlent, contre toute attente, que les contrôles au niveau de ce souk hebdomadaire, sont quasi inexistants.
Sinon comment expliquer ce phénomène qui perdure ? «La situation est visible pour tout le monde. Ici le poisson est vendu sous un soleil de plomb. Les viandes pendouillent à proximité des effets vestimentaires et des étalages de camelots. Bien évidemment, c’est un souk au sens vrai du terme», tiennent à montrer du doigt des habitués du lieu en quête de quelques objets insolites proposés à la vente.
En effet, si le plus important espace du souk clôturé est réservé à la friperie, il n’en demeure pas moins que c’est un souk à bestiaux, qui se tient en lieu et place le reste de la semaine. C’est dire, en clair, l’odeur de la bouse de vache et des déjections d’autres animaux qui émanent ! Mais encore, comme si cela ne suffisait pas, des espaces dédiées à la vente des fruits et légumes existent également.
Notons aussi que l’extérieur du Souk hebdomadaire de la ville, notamment les deux routes principales qui y mènent sont bloquées à la circulation par un prolongement devenu naturel aux yeux des autorités locales, puisque «le squat» des espaces publics ne dérange visiblement personne. Ainsi, c’est un microcosme qui s’organise ici au souk dont le plus grave demeure l’abattage clandestin des viandes blanches.
Des ustensiles de fortune
C’est en plein milieu de ce souk que des vendeurs de poulets sur pied proposent également aux visiteurs l’abattage de la volaille. «Je te laisse les deux poulets pour 1800 dinars ! C’est une bonne affaire. Il ne me reste que ce casier. Ce matin j’ai vendu le poulet à 1000 dinars égorgé et déplumé », s’égosillait, hier, un marchand face à un acheteur potentiel.
La vente conclue ! Les deux poulets ont été aussi vite égorgés la tête dans un seau répugnant, dégoulinant de sang et de déjections pour en suite être plongés dans un ustensile de fortune rempli d’une eau « poisseuse et bien chaude», avons-nous constaté sur place. Nous l’aurons compris, les deux volatiles ont été déplumés avec des mains tout aussi poisseuses et remis à l’acheteur, visiblement satisfait de son «acquisition». Quoi qu’il en soit, la situation qui prévaut au souk hebdomadaire de Guelma est alarmante à plus d’un titre. Les grandes chaleurs arrivent et avec elles les intoxications alimentaires. À méditer !