A travers une opération d’achat de 540 000 tonnes de blé : L’Algérie se tourne de nouveau vers le marché français

12/03/2022 mis à jour: 02:42
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Avant la flambée récente des prix des céréales sur le marché international, l’Algérie a importé de «grandes» quantités lui permettant de couvrir les besoins nationaux en 2022. 

C’est ce qu’a indiqué avant-hier, lors d’une plénière du Conseil de la nation, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, sans donner plus de détails sur les quantités déjà acheminées ni sur celles prévues en cette période de crise puisque les opérations d’achat s’enchaînent et se poursuivent. 

Le site spécialisé a annoncé dans ce cadre que l’Algérie aurait acheté, le 9 mars, environ 540 000 tonnes de blé origine optionnelle. L’origine France aurait été retenue en grande partie avec une petite part en provenance d’Argentine. L’Algérie semble donc s’orienter de nouveau vers les fournisseurs français pour s’approvisionner en blé, en raison de la crise russo-ukrainienne qui perturbe l’acheminement des marchandises de ces deux pays vers d’autres régions du monde. «Après s’être détournée de l’origine France pendant plusieurs mois, l’Algérie vient d’acheter 600 000 tonnes de blé meunier, en grande partie français.» «Le prix se serait traité à 485 dollars la tonne (coût et frais) à chargement mars-avril», a précisé à ce sujet l’expert des marchés Marius Garrigue, cité par Terre-net, un site spécialisé dans l’actualité agricole. 

FranceAgriMer, établissement français des produits de l’agriculture, a d’ailleurs revu ce 10 mars à la hausse les exportations françaises de blé tendre vers le Maghreb et le Moyen-Orient, en remplacement des blés venus de la mer Noire. «Le blocage de nombreux ports de la mer Noire pousse les pays importateurs à se tourner vers d’autres origines pour répondre à leurs besoins.» «La France, l’Allemagne, la Pologne et les Etats baltes sont en première ligne pour suppléer à l’Ukraine en blé tendre», a relevé dans ce cadre le spécialiste Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé des marchés céréaliers du 9 mars. 

Importation massive de blé

Ce sont autant d’éléments qui confirment le recours de l’Algérie à l’importation massive de blé pour sécuriser les approvisionnements, alors que le ministre a assuré la semaine dernière que l’Algérie disposait d’un «stock de sécurité» de céréales jusqu’à la fin de l’année, qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens. Et de souligner «que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet et assurera au pays l’approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle».

Par ailleurs, toujours concernant la filière céréalière, au moment où des rumeurs circulent sur d’éventuelles pénuries de semoule et de farine dans certaines wilayas, le ministre a affirmé qu’il s’emploierait à présenter au gouvernement de nouvelles propositions qui permettront de parvenir à une répartition «équitable» de céréales aux différents opérateurs. «Nous allons œuvrer à trouver un juste équilibre pour les minoteries», a-t-il dit.

De même qu’il a rappelé la suspension, par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), de l’approvisionnement des nouvelles minoteries et celles dont les capacités ont été augmentées suite à une initiative des pouvoirs publics en application de la décision du conseil ministériel tenu en novembre 2015.

Dans l’objectif d’examiner cette problématique, une commission paritaire a été mise en place au niveau du ministère de l’Industrie pour étudier les dossiers en suspens et prendre en charge les projets non encore lancés, estimés à plus de 100 nouvelles minoteries au niveau national.
 

Production de lait cru : 18 milliards de dinars de subventions par an

L’Etat apporte un soutien annuel à la production locale du lait frais de plus de 18 milliards de dinars, selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.
Ce montant comprend principalement les subventions destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA par litre), les collecteurs de lait (5 DA) et les laiteries (4 DA). S’ajoute à cela, une série d’incitations au profit des éleveurs de vaches laitières, dont une subvention de 60 000 DA pour chaque nouvelle naissance de vache laitière, tout en assurant une couverture vétérinaire et une vaccination gratuite contre la fièvre aphteuse.
Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le secteur public importe, à lui seul, une quantité estimée à 180 000 tonnes par an de poudre de lait, destinée à la production de lait en sachet, vendu à un prix réglementé (25 DA), tandis que le secteur privé importe près de 200 000 tonnes, destinées à la production de lait en carton, vendu à prix libre, et de divers produits laitiers. La facture de ces importations s’élève à plus de 800 millions de dollars annuellement, selon M. Henni.

Déstockage de 15 000 tonnes de pomme de terre

Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé le lancement d’une opération de déstockage de 15 000 tonnes de pomme de terre de consommation dès la semaine prochaine pour stabiliser le prix de ce produit. «Suite à la hausse injustifiée des prix de la pomme de terre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a décidé de lancer, dès la semaine prochaine, une opération de déstockage de 15 000 tonnes de pomme de terre de consommation», a précisé le communiqué. Cette mesure vise à «stabiliser le prix de ce produit de première nécessité qui a connu récemment une hausse importante malgré la production suffisante», a ajouté la même source. 
Selon le ministère, le prix de revient du kilogramme de pomme de terre ne dépasse pas les 40 DA, selon la structure des prix des produits agricoles établie par les professionnels de la filière. 
Le déstockage va permettre d’alimenter les points de vente de proximité qui seront ouverts par les structures sous tutelle du secteur, a indiqué le communiqué, tout en rappelant que le marché est approvisionné actuellement par la production d’arrière-saison en attendant l’arrivée sur le marché de la récolte de saison dès la fin du mois en cours.

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