L’assurance facteur de résilience et redéveloppement économique» est l’intitulé du séminaire (Parteners Day) organisé par la Compagnie algérienne des assurances (CAAT) le 5 décembre à Oran.
Industriels, cadres d’entreprises ou experts du secteur des assurances ont pris part à cet événement portant sur la situation et les perspectives de la compagnie elle-même mais aussi sur les défis qui attendent l’ensemble du secteur.
Présente dans divers secteurs d’activité allant de l’industrie, du raffinage et de la pétrochimie à la production électrique et de l’eau (dessalement, barrages) en passant par le transport notamment maritime, la CAAT est un acteur majeur dans le paysage national et dont la croissance, précisent ses dirigeants, n’a jamais failli depuis sa création en 1985.
«La compagnie a déboursé entre 13 et 14 milliards de dinars par an durant cette dernière période», a indiqué Houssine Bouarour, directeur général adjoint chargé des affaires techniques et commerciales qui s’est exprimé à cette occasion.
A titre illustratif, le sinistre du complexe GNL de Skikda, survenu en 2004, a vu la CAAT débourser l’équivalent de 450 millions de dollars.
Parmi les autres exemples évoqués figurent Repsol (2,8 milliards de dinars), Fertial (6,5 entre 2021 et 2022), Sonelgaz (4,2 entre 2017 et 2019), Sonatrach (4,3 entre 2019 et le règlement survenu en 2020), le port de Bejaia (295 millions de dinars), un sinistre à Constantine (162 millions de dinars), etc.
Cela pour dire que la Compagnie a toujours tenu ses engagements d’où la notation dont elle bénéficie (B et B+) attribuée par l’agence AM Best et concernant entre autres la fiabilité financière.
«Le secteur exige une perpétuelle adaptation est c’est ce à quoi on s’attelle à la CAAT», indique-t-on encore en annonçant comme axe majeur un «processus de modernisation avec la promotion d’un certain nombre de services numériques dont la vente de produits en ligne en parallèle avec le souci de développer les produits et d’étoffer le réseau commercial».
Le souci de la modernisation est appuyé par Nacer Saïs, président-directeur général (PDG) de la compagnie pour qui «le pays recèle un potentiel économique énorme et ce qui reste, c’est définir ce sont les mécanismes qu’il faut mettre en œuvre pour mettre en pratique et atteindre les objectifs de la nouvelle vision économique prônée par les pouvoirs publics, une économie plus ouverte, plus diversifiée, etc».
«Le monde des assurances qui attend la présentation d’un projet de loi pour bientôt est partie prenante de cette vision et, hormis la nouvelle loi sur l’investissement, l’ouverture du capital de deux banques publiques apparaît déjà comme un indicateur de la volonté des autorités à aller sur cette voie», ajoute-t-il.
Selon lui, pour le moment, le secteur ne contribue qu’à hauteur de 0,7% du PIB contre 7% de moyenne mondiale. Pour ce qui est du financement de l’économie nationale, le taux est de 4% correspondant à 300 milliards de dinars, là aussi jugé faible.
Le lien intime entre l’essor économique et le développement du marché des assurances a été souligné avec force, mais pour certains produits, l’existence d’un marché financier est tout aussi nécessaire. C’est le cas à titre d’exemple de l’assurance-vie, vue comme de l’épargne à long terme.
Dans son exposé, le même responsable donne des exemples de pays (Allemagne notamment) où les assurances sont présentes dans les capitaux industriels.
Qui dit assurance dit réassurance, et la CAAT est le premier client de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), la seule compagnie algérienne de ce type avec une position dominante en Algérie (65%) et plusieurs régions du monde (en tout 51 marché pour 173 clients).
Intervenant durant la rencontre, Bensaidi Abdellah, son PDG, a lui aussi évoqué les perspectives de développement de l’activité de la compagnie qu’il représente. En 2024, la CCR, par ailleurs bien notée (B+) par l’agence AM Best pour sa stabilité financière, compte s’introduire en Amérique Latine.