A quelques semaines de son investiture : Trump menace de reprendre le contrôle du canal de Panama

23/12/2024 mis à jour: 17:13
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Après l’Union européenne (UE), c’est au tour du Panama de subir les foudres du président élu américain Donald Trump. En effet, ce dernier s’en est pris samedi aux droits de passage, selon lui, «ridicules» auxquels sont astreints les navires américains empruntant le canal de Panama et a menacé d’exiger la reprise du contrôle de cette voie de navigation par les Etats-Unis. 

Le républicain a laissé entendre que la Chine exerce une influence croissante sur le canal, une voie maritime essentielle pour les entreprises et les intérêts américains qui y font naviguer leurs marchandises entre les océans Atlantique et Pacifique. «Notre marine et notre commerce sont traités de manière particulièrement injuste (...) Les droits (de passage) que font payer le Panama sont ridicules», a déclaré sur son réseau Truth Social D. Trump qui doit succéder le 20 janvier au démocrate Joe Biden, relayé hier par l’AFP. «Cette arnaque totale de notre pays cessera immédiatement», a-t-il promis. 

Le contrôle du canal de Panama, achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu au pays d’Amérique centrale en 1999, en vertu d’un accord signé par le président démocrate Jimmy Carter en 1977. «C’était seulement au Panama de le gérer, pas à la Chine ou à qui que ce soit d’autre», a-t-il écrit. «Nous ne le laisserions ni le laisserons jamais tomber entre de mauvaises mains !» 

Si le Panama n’est pas en mesure de garantir «le fonctionnement sûr, efficace et fiable» de cette voie maritime, «nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter», a affirmé Donald Trump. Selon des estimations, quelque 5% du trafic maritime mondial emprunte le canal, qui permet aux navires voyageant notamment entre l’Asie et la côte est des Etats-Unis d’éviter un long et périlleux détour par l’extrémité méridionale de l’Amérique du Sud. En octobre, l’Autorité du canal de Panama a annoncé avoir enregistré un chiffre d’affaires de près de cinq milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) durant l’année fiscale écoulée.


Bruxelles dans le collimateur

Vendredi, Donald Trump a menacé l’UE de taxes douanières si elle ne réduit pas son excédent commercial avec Washington en lui achetant du pétrole et du gaz. «J’ai dit à l’Union européenne qu’elle devait combler son énorme déficit  avec les Etats-Unis en achetant à grande échelle notre pétrole et notre gaz», a écrit le milliardaire républicain dans un message sur son réseau social Truth. «Sinon, ce sont les tarifs douaniers jusqu’au bout !!!», a menacé Trump.   Les importations de biens en provenance de l’UE s’élevaient à 553,3 milliards de dollars en 2022, tandis que les exportations des Etats-Unis vers les Vingt-Sept représentaient 350,8 milliards de dollars, selon les chiffres américains. 

L’UE a réagi un peu plus tard en se disant prête à envisager les «moyens de renforcer une relation déjà solide, y compris en discutant de nos intérêts communs dans le secteur de l’énergie» avec Donald Trump, selon un porte-parole de la Commission européenne. L’UE souligne également qu’il faut prendre en compte l’ensemble de la balance commerciale. L’UE a certes un excédent commercial «substantiel» en ce qui concerne les biens, mais les Etats-Unis ont de leur côté un excédent également «substantiel» en ce qui concerne les échanges de services. «Cela n’est pas toujours pris en compte dans le type de messages auxquels vous faites référence», a indiqué ce porte-parole, interrogé sur le message publié par D. Trump. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déjà évoqué début novembre la possibilité que les Etats-Unis fournissent plus de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’UE en remplacement du gaz russe. Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier, a menacé d’imposer des droits de douane sévères aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, notamment le Canada, le Mexique et la Chine, ce qui pourrait avoir des répercussions sur  l’économie mondiale. 

L’UE a conclu le 6 décembre un vaste accord commercial avec quatre pays sud-américains du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) visant à créer une zone de libre-échange de 700 millions de consommateurs. Mme von der Leyen avait alors assuré que l’accord créerait des ponts commerciaux au moment où «des vents forts soufflent dans la direction opposée, vers l’isolement et la fragmentation», un commentaire considéré comme une allusion aux menaces de Donald Trump d’augmenter les droits de douane. Les menaces tarifaires du président américain élu pourraient, selon des analystes, être une fanfaronnade ou un moyen de pression en vue des futures négociations commerciales lorsqu’il prendra ses fonctions.

 Mais il a relevé encore une fois le fait que des droits de douane «correctement utilisés» seraient positifs pour l’économie américaine. «Notre pays est actuellement perdant face à tout le monde», a-t-il déclaré en début de semaine. «Les taxes douanières rendront notre pays riche.»

 

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