Actualité tragique en Palestine oblige, la solidarité avec elle, a nécessité cette entorse au caractère national du festival, une dérogation dont d’aucuns à Saïda souhaitent la pérennisation avec la présence à chaque édition d’un pays hôte.
Par ailleurs, outre sa spécificité d’être consacré à la création féminine tant cinématographique que littéraire, le FNLCF a la particularité de ne pas décerner de prix pour ce qui est des longs métrages, cela évidemment au regard du nombre réduit de ces films au féminin dans notre pays. De la sorte, la compétition est ouverte au profit des courts métrages, plus nombreux, et promesse de moissons de longs métrages au futur.
Deux enfants de Saïda, ville où le théâtre et la cinéphilie fleurissent, les cinéastes Belkacem Hadjadj et Rachid Benhadj forment le jury de cette section avec le renfort de Linda Bekharia, la scénariste qui monte actuellement.
Ce vendredi, après-midi, un autre film est très attendu, celui de Noureddine Zahzah qui amorce une semi-infidélité au cinéma documentaire dans lequel il excelle. Il sera avec Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique Blida-Joinvile, une sorte de «Once Upon a Time» sur la vie du moudjahid Frantz Fanon.
Comment le public si particulier de Saïda d’après l’autre leçon d’histoire nationale qu’est Ben M’hidi, un public qu’apprécie Rachid Bouchareb, un habitué du Festival, qui expliquait l’année passé la raison de sa proximité avec le Festival de Saïda. Il a souligné qu’il s’y retrouve «dans la vérité, avec un public vrai, presque neuf, parce qu’il n’est pas submergé de cinéma et qu’il est comme un premier spectateur de cinéma».
La programmation pour 2024 a, elle aussi, dérogé à l’habitude avec cette fois une première projection dès le premier jour qui, plus est avec un morceau de choix, Ben M’hidi, de Bachir Derraïs, un film que nous avons eu le privilège de visionner il y a trois ans, alors qu’il était interdit par la censure. Nous avons eu à en souligner les mérites cinématographiques (scénario, mise en scène, jeu d’acteur, vérité humaine des personnages historiques, etc.) ainsi que sa qualité d’œuvre pionnière, et ce, faisant, œuvre de salubrité publique en matière d’approche cinématographique parlant de l’histoire nationale (El Watan du 19-06-2021). Derraïs, Khaled Benaïssa et Lydia Larini, deux de ses têtes d’affiche, feront le déplacement de Saïda. Rachid Benhadj, le scénariste du film, sera présent et pourrait contribuer à enrichir le débat.
C’est le lendemain, vendredi, que seront entamées, à la maison de la culture, les rencontres débats et vente-dédicaces avec les auteures. Ce sera avec Fadila Behihil, Kouidri Imène et Asma Zitouni. Par contre, en après-midi, deux ateliers de formation débuteront au sein du théâtre régional Sirat Boumediène et qui se poursuivront jusqu’à la fin du festival. Le premier, consacré à l’écriture scénaristique, sera encadré par Sarah Bertima qui s’est fait un nom depuis Ed’Dama la fameuse série télévisée réalisée par Yahia Mouzahem et produite par l’EPTV. Le second, dédié à la formation en actorat, sera sous la houlette de Haïder Benhassine, un auteur et metteur en scène de théâtre réputé en matière de direction d’acteur.
En fin d’après-midi, le cycle des projections reprend avec Dounia, de Rim Laredj en présence de son actrice Khadidja Mezini. Hormis que ce LM traiterait d’un drame, nous ne disposons d’aucune information précise le concernant. Le samedi débute par la littérature avec Kaouthar Adimi et Linda Chouiten. En après-midi, dès 15h, cinq CM entreront en compétition jusqu’en soirée.
En troisième jour, le dimanche, dès 9h, c’est la journée dédiée à la Palestine avec la projection de courts métrages de l’association ShaShaT Women Cinéma, cela en congruence avec l’intitulé du festival. Comme nous avons pu en juger dans le cadre de la section court métrage de l’ex-FIOFA d’Oran, ce genre connaît en Palestine une vitalité, une créativité remarquables et une hardiesse de ton rare dans le monde dit arabe. Les projections seront suivies par une table ronde avec la réalisatrice Yasmine Hemayel, modérée par notre confrère Fayçal Chibani.
Ensuite, à partir de 15h Farha sera projeté en présence de Darin J. Sallam, sa réalisatrice, ensuite Rim Laredj est conviée à une table ronde modérée par Linda Belkhira. Enfin, à 19h, la clôture sera marquée par la remise du Kholkhal edhahabi récompensant le meilleur court métrage et la meilleure interprétation féminine.