Le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a averti, hier, que la Bande de Ghaza n’avait jamais connu un tel niveau de faim, estimant que l’intention d’Israël était de «punir tous les Palestiniens simplement parce qu’ils sont Palestiniens».
Tel-Aviv «utilise la faim comme arme dans ses attaques contre la Bande de Ghaza» qui «n’a jamais connu un tel niveau de faim», a déclaré Fakhri, soulignant que l’occupation voulait «punir tous les Palestiniens simplement parce qu’ils sont Palestiniens».
«Même avant que les forces (d’occupation sionistes) ne se déplacent vers Rafah, nous tirions la sonnette d’alarme sur le fait que chaque personne à Ghaza avait faim et qu’au moins un quart de la population mourait de faim, et que la famine était imminente», a-t-il dit, ajoutant que «l’aide qui parvient à Ghaza n’est pas suffisante pour subvenir aux besoins de la population».
Et de poursuivre : «Même s’il y a un cessez-le-feu aujourd’hui, l’impact sera encore visible. Cela affecte des générations parce que de nombreux enfants ont été touchés. Donc, la chose clé à retenir est que plus d’un million d’enfants vivent à Ghaza et que leur avenir est en jeu. 335 000 enfants sont exposés à un risque de déficience physique et cognitive permanente.»
Abondant dans le même sens, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a soutenu aussi hier que la situation sanitaire et humanitaire dans la Bande de Ghaza est «inhumaine». «Dans quel monde vivons-nous lorsque les gens ne peuvent pas se procurer de la nourriture et de l’eau, ou lorsque des personnes qui ne peuvent même pas marcher ne reçoivent pas de soins ?» s’est indigné Dr Tedros lors d’une conférence de presse régulière à Genève.
«Dans quel monde vivons-nous lorsque le personnel de santé risque d’être bombardé lorsqu’il effectue son travail ? Dans quel monde vivons-nous lorsque les hôpitaux doivent fermer parce qu’il n’y a plus d’électricité ou de médicament pour sauver les patients, et qu’ils sont la cible des militaires ?» a-t-il poursuivi, lâchant : «La situation sanitaire et humanitaire à Ghaza est inhumaine et continue de se détériorer.»
«Ghaza est devenue une zone de mort (...) Une grande partie du territoire a été détruite, plus de 29 000 personnes sont mortes, beaucoup d’autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d’autres sont blessées», a déploré le chef de l’OMS.
Il a relevé aussi que les niveaux de malnutrition sévère dans la Bande de Ghaza ont augmenté de façon spectaculaire depuis le début de l’agression en cours, passant de moins de 1% à plus de 15% à certains endroits. «Nous avons besoin d’un cessez-le-feu maintenant ! (...), les bombes doivent cesser de tomber et l’accès à l’aide humanitaire doit être libre.
L’humanité doit prévaloir», a lancé le Dr Tedros. Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans la Bande de Ghaza, assiégée par l’entité sioniste. La situation est particulièrement alarmante dans le Nord, en proie «au chaos et à la violence», selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies qui a suspendu mardi la distribution de son aide dans ce secteur.