L’Algérie célèbre, ce dimanche, la Fête de la victoire marquant le 61e anniversaire du cessez-le-feu du 19 Mars 1962, une journée mémorable qui a amorcé une nouvelle ère pour un peuple déterminé à rester libre après avoir consenti d’immenses sacrifices pour imposer sa volonté.
Cette halte historique importante était annonciatrice d’une nouvelle ère, celle de l’autodétermination d’un peuple qui a réussi à imposer sa volonté et à accéder à son indépendance, en payant un lourd tribut, face à un occupant qui se croyait invincible.
Le cessez-le-feu est entré en vigueur à cette date historique, après la signature, le 18 mars 1962, des Accords d’Evian entre les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et ceux du gouvernement français.
D’après les historiens, le déclenchement de la lutte armée, le 1er novembre 1954, n’avait jamais fermé la porte aux négociations pour l’indépendance de l’Algérie, les premiers contacts entre le Front de libération nationale (FLN), l’unique représentant de la Révolution, et le gouvernement français, ayant secrètement débuté en 1956, notamment dans le cadre des pourparlers informels entre la délégation extérieure du FLN et le ministre français des Affaires étrangères, Christian Pineau.
Après un premier contact au Caire, les deux parties se sont rencontrées, le 26 juillet 1956, en Yougoslavie, où la délégation algérienne était conduite par Mohammed Yazid et Ahmed Francis, tandis que la partie française était conduite par Pierre Commin.
Le premier round de négociations entre les deux délégations s’est soldé, en juin 1960, par un échec lorsque le gouvernement français avait exigé la reddition de l’Armée de libération nationale (ALN), une demande rejetée par le GPRA.
Le 11 décembre 1960, les manifestations populaires en Algérie ont pressé l’Assemblée générale des Nations unies d’inscrire la question algérienne à son ordre du jour, contraignant la partie française, sous la pression internationale, à revenir à la table des négociations.
Les pourparlers officiels se sont poursuivis une année durant jusqu’à la proclamation du cessez-le-feu.
La délégation algérienne à Evian était conduite par le ministre des Affaires étrangères du GPRA, Krim Belkacem, tandis que la délégation française était conduite par Louis Joxe. Il y eut deux rounds de négociations à Evian. Et après d’âpres négociations, menées par une délégation algérienne convaincue de la justesse de la cause nationale, l’indépendance totale de l’Algérie est reconnue dans l’intégrité absolue de son territoire.
Le cessez-le-feu prend effet le 19 mars 1962, suivi de la tenue d’un référendum d’autodétermination le 1er juillet, lors duquel les Algériens votent massivement en faveur de l’indépendance, qui fut proclamée le 5 juillet 1962.
Cette précieuse indépendance n’était pas une fin en soi, comme l’avait affirmé le président du GPRA, Benyoucef Benkhedda, dans son discours au peuple algérien, le 18 mars 1962, pour annoncer la fin des opérations militaires, et dans lequel il déclara que «l’indépendance n’est pas une fin en soi, mais seulement un moyen qui permettra la transformation de la situation de notre peuple».
«Notre mission est de bâtir une nouvelle société qui reflète l’image de la jeune Algérie libre, l’Algérie que tout citoyen est appelé à bâtir», avait-il souligné, ajoutant que «toutes ces missions nous incitent à redoubler d’efforts et à faire preuve de vigilance pour déjouer les manœuvres des provocateurs et des semeurs de discorde».