15e Sommet de l’Organisation de la conférence islamique : Les appels du Président Tebboune

06/05/2024 mis à jour: 03:06
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Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a représenté le président Tebboune aux travaux du Sommet de l'OCI qui s'est tenu à Banjul (Gambie) - Photo : D. R.

Dans l'allocution lue par Nadir Larbaoui, Abdelmadjid Tebboune réitère «l’impératif de faire cesser immédiatement et de manière durable l’agression contre le peuple palestinien et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza».

Situation en Palestine, lutte contre l’islamophobie et action commune des musulmans sont les principaux axes sur lesquels a insisté, samedi à Banjul (Gambie), le Premier ministre, Nadir Larbaoui, qui a représenté le président Abdelmadjid Tebboune au 15e Sommet de l’Organisation de la conférence islamique. 

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de cette rencontre, au nom du chef de l’Etat, clôturée, hier, avec l’adoption d’une déclaration finale appelant, entre autres, à la reconnaissance de l’Etat de Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU et au soutien à l’action de l’Afrique du Sud au niveau de la CPI, Nadir Larbaoui souligne d’abord l’engagement «de l’Algérie à continuer de porter les préoccupations de l’OCI et à défendre sa cause centrale au Conseil de sécurité». 

Il réitère, dans ce sens, «l’appel à la communauté internationale et à toutes les âmes éprises de liberté et les consciences vivantes à travers le monde à assumer leurs responsabilités en mettant fin à la tragédie humaine que subit le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza». 

«Ce que subit le peuple palestinien, notamment dans la bande de Ghaza, par l’occupation israélienne, depuis plus de six mois, est une guerre de génocide», affirme-t-il. Il ajoutera que «devant ces crimes», les organisations et institutions internationales «sont incapables, politiquement, d’appliquer les résolutions de la légalité internationale, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, alors qu’elles se sont toujours prévalues de leur attachement à la paix et au dialogue des civilisations entre les nations».

«L’humanité a perdu en Palestine toute once d’humanité et de civilisation», insiste-t-il, ajoutant «qu’il n’y a ni loi, ni principe ni valeur ni morale». 

Dans la foulée, le chef de l’Etat estime que «ce qui se passe en Palestine occupée ne marque pas seulement la fin du droit international ou l’effondrement de l’ordre mondial basé sur des règles communes, mais constitue aussi une atteinte à la légitimité du droit international et aux droits de l’homme en tant que concepts et doctrine». 

«Quand nous voyons en Palestine, un occupant qui renie toutes les valeurs humaines et déshumanise et prive tout un peuple de son droit à l’existence, que reste-t-il des droits de l’homme ?» s’interroge Abdelmadjid Tebboune. 

«L’impératif de faire cesser l’agression»

Dans ce sens, il appelle à «œuvrer de concert au niveau international à soutenir la lutte du peuple palestinien pour obtenir ses droits légitimes à l’établissement de son Etat indépendant avec Al Qods comme capitale». Il met l’accent, dans la foulée, sur la nécessité «d’adopter une approche plus ferme pour amener la communauté internationale à assumer sa responsabilité dans la protection du peuple palestinien contre les actes criminels et barbares dont il est victime».

Dans la même allocution lue par Nadir Larbaoui, Abdelmadjid Tebboune réitère «l’impératif de faire cesser immédiatement et de manière durable l’agression contre le peuple palestinien et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza, à travers la mise en œuvre immédiate et de toute urgence des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment la résolution 2728, mais aussi de demander des comptes à l’occupation pour ses crimes».

Il renouvelle également l’appel «à la relance d'un processus politique visant à trouver une solution globale, juste et définitive à la cause palestinienne, tout en consolidant la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien et en œuvrant à son adhésion pleine et entière à l’ONU».

S’adressant aux membres de l’OCI, le Président de la République les invite à défendre collectivement cette cause. «Notre responsabilité nous dicte de nous engager collectivement à défendre nos causes justes et à contrecarrer toutes tentatives de porter atteinte aux lieux saints de la nation musulmane. 

Et cela à travers une action collective d’urgence par tous les mécanismes disponibles afin que notre Organisation puisse assumer sa responsabilité historique, juridique et morale dans la défense de nos lieux saints, en tête desquels la ville d’Al Qods, en proie quotidiennement à la judaïsation et au nettoyage ethnique, et la mosquée Al Aqsa, en proie à la profanation», souligne-t-il. 

Dans le même contexte, le chef de l’Etat exhorte l’OCI «à contrer l’islamophobie», à travers une «approche globale et cohérente». Selon lui, «l’islamophobie cible constamment et quasi-systématiquement les communautés musulmanes» et il «est nécessaire de contrecarrer les tentatives de saper les fondements de la nation musulmane sous de faux prétextes qui prennent parfois pour couverture et justification fallacieuses la liberté d’opinion et d’expression».

«L’engagement collectif des Etats musulmans à lutter contre l’extrémisme et le terrorisme et à bannir le discours de haine doit s’accompagner, en contrepartie, de la lutte contre le discours de haine et l’extrémisme ciblant les fondements de la nation musulmane, de manière à garantir la promotion des valeurs de coexistence et la culture d’ouverture et de tolérance consacrées dans la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée à l’initiative de l’Algérie», conclut-il.

Le Sommet de l'OCI salue la tenue de la réunion consultative entre les dirigeants de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye

Les travaux du 15e Sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se sont achevés hier à Banjul (Gambie), par l'adoption du communiqué final du Sommet et l'approbation d'une décision concernant la cause palestinienne. Les dirigeants des pays musulmans ont salué la tenue de la réunion consultative qui a regroupé, à Tunis, le 22 avril 2024, le président de la République,  Abdelmadjid Tebboune, son homologue tunisien,  Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen,  Mohamed Younes El Menfi.

Le communiqué final a salué la volonté commune des dirigeants des trois pays d'intensifier les consultations et la coordination, en vue de consolider les facteurs de sécurité, de stabilité et de progrès dans la région et leur détermination à renforcer la coopération et à échanger les analyses, les évaluations et les informations, notamment concernant les phénomènes du terrorisme, de la traite des êtres humains, du trafic de drogue et du crime organisé qui menacent la sécurité et la stabilité de la région. (APS)

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