105e jour de la campagne génocidaire contre Ghaza : 142 Palestiniens tués en 24 heures !

20/01/2024 mis à jour: 04:06
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La guerre menée par l’occupant israélien contre l’enclave palestinienne a provoqué des milliers de morts - Photo : D. R.

Nouvelle escalade dans l’horreur au 105e jour de la guerre punitive contre Ghaza, avec son lot de morts et d’estropiés. Le bourreau Netanyahu reste sourd aux appels à la retenue, alors que le Parlement européen a voté une résolution en faveur d’un cessez-le-feu «permanent» et que Moscou a engagé des pourparlers avec le Hamas.

Au 105e jour de la campagne criminelle israélienne contre la population de Ghaza, les cortèges d’innocents parmi les civils palestiniens continuent à tomber par dizaines, voire par centaines. D’interminables processions de morts et d’estropiés, broyés par la machine de guerre infernale du bourreau Netanyahu. Selon les autorités sanitaires palestiniennes dans la Bande de Ghaza, les forces d’occupation ont commis 12 massacres qui ont fait au total 142 morts et 278 blessés en 24 heures, entre jeudi et vendredi.

Le bilan total des pertes humaines enregistrées s’élève désormais à 24 762 morts et 62 108 blessés dans l’enclave assiégée, auxquels s’ajoutent de nombreux corps toujours ensevelis sous les décombres des bâtiments bombardés, a indiqué la même source hier. Parmi les victimes recensées ce vendredi, l’agence officielle Wafa rapporte que «15 personnes au moins sont tombées en martyrs suite à un raid aérien contre une habitation à proximité de l’hôpital Al Shifa, dans la ville de Ghaza».

La capitale du territoire dévasté a vu plusieurs de ses quartiers ciblés par les frappes : Tall Al Hawa, Haï Al Daraj, Haï Al Touffah, Haï Sabra, Cheikh Adjline… Outre la ville de Ghaza, les attaques continuent à s’acharner sur Khan Younès, au sud du territoire palestinien. Selon l’agence Wafa, 8 civils ont été tués et d’autres blessés dans le bombardement d’une habitation appartenant à la famille Al Kadhimi, à l’ouest de Khan Younès. Wafa assure par ailleurs que 39 dépouilles de victimes ensevelies ont été retirées des décombres et de la voie publique à l’ouest de Khan Younès.

La dernière université debout de Ghaza détruite

On apprend par ailleurs que «les chars et les engins militaires de l’occupant ont pris d’assaut l’enceinte de l’hôpital Nasser, à Khan Younès». Les unités d’artillerie ont de la même façon pilonné le périmètre de l’hôpital El Amal administré par le Croissant-Rouge palestinien, toujours dans la ville asphyxiée de Khan Younès. Jeudi soir, les forces d’occupation sionistes ont largué des bombes au phosphore blanc sur le secteur de Qaïzan Al Najjar, au sud de Khan Younès, a fait savoir l’agence palestinienne.

Au centre de la Bande de Ghaza, les camps d’Al Maghazi, d’Al Bureij et d’Al Nusseirat ont subi des frappes massives hier, faisant un nombre indéterminé de victimes. Au nord, 5 Palestiniens ont été tués suite à des attaques de drone à Beit Hanoun, selon Wafa. Des raids aériens soutenus par des pilonnages à l’artillerie lourde se sont acharnés également sur le camp de Djabaliya et Beit Lahia. Autre violation d’une extrême gravité : Israël a fait exploser l’université Al Isra. C’était la dernière université debout de Ghaza.

Cela s’est passé mercredi. L’armée israélienne a eu recours à des «centaines de mines terrestres attachées au bâtiment» avant de les faire sauter, explique l’APS. Hormis le bâtiment central de l’université, un musée national, situé dans le même campus, a été détruit dans la foulée. Il s’agit d’un musée créé par l’université Al Isra et comprenant «plus de 3000 objets rares». La direction de l’université accuse l’armée israélienne d’avoir «pillé le musée avant de faire sauter le bâtiment».

Réagissant à cette infamie à travers un communiqué diffusé hier, le ministère palestinien de l’Enseignement supérieur a vigoureusement condamné cette violence qui s’inscrit, constate le département de l’Autorité palestinienne, «dans la continuité du paysage de dévastation» semé par Israël dans la vie palestinienne. Le département rappelle que «l’occupant a ciblé auparavant un grand nombre d’institutions universitaires dans la Bande de Ghaza», soulignant que «cet acte de destruction constitue une violation criante de toutes les chartes et les conventions internationales garantissant la protection des universités et le respect des franchises universitaires».

20 000 bébés nés depuis le 7 octobre

«Israël a enfreint le droit international en bombardant sans relâche la Bande de Ghaza», a dénoncé, jeudi, la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, au cours d’une conférence de presse tenue à Madrid. «Israël a fait un certain nombre de choses qui sont tout à fait illégales, tout à fait illicites», a-t-elle martelé.

En toutes circonstances, le droit international humanitaire, insiste la juriste italienne, doit être respecté «pour protéger les personnes qui ne sont pas activement impliquées dans les combats : civils, prisonniers de guerre, malades et blessés». «On a assisté à plus de 100 jours de bombardements incessants – les deux premières semaines avec 6000 bombes par semaine, des bombes de 2000 livres (une tonne, ndlr), dans des zones très peuplées», charge la rapporteuse spéciale. «Le nombre d’enfants amputés chaque jour d’un ou deux membres est choquant. Au cours des deux premiers mois de cette guerre, 1000 enfants ont été amputés sans anesthésie. C’est monstrueux», s’est encore indignée Francesca Albanese.

A noter que près de 20 000 bébés sont nés à Ghaza depuis le 7 octobre, en pleine tourmente apocalyptique. C’est ce qu’a affirmé ce vendredi Tess Ingram, porte-parole de l’Unicef, lors d’un point de presse à Genève. Le contexte n’est à l’évidence guère favorable à une maternité sereine. «Les mères sont confrontées à des défis inimaginables pour accéder à des soins médicaux, à une nutrition et à une protection adéquats avant, pendant et après la naissance», fait remarquer Mme Ingram.

Quand elles sont épargnées par les frappes létales, les mamans palestiniennes élèvent leurs petits «dans des conditions inhumaines». Elles sont tassées «dans des abris de fortune», sous-alimentées, sans eau potable, sans couverture médicale. «Cela expose environ 135 000 enfants de moins de deux ans à un risque grave de malnutrition», prévient la porte-parole de l’Unicef.

Une crise d’une «ampleur catastrophique», selon Moscou

De son côté, l’OMS a alerté une nouvelle fois sur les conditions effroyables qui prévalent dans les hôpitaux palestiniens. Sean Casey, coordinateur des équipes d’urgence de l’OMS, a livré un témoignage saisissant, au siège de l’ONU à New York, après cinq semaines passées dans l’enfer de Ghaza. Il voyait partout «des patients souffrant de brûlures graves ou de fractures ouvertes attendant des heures ou des jours pour être soignés», a-t-il déclaré.

Sean Casey précise avoir visité six des 16 hôpitaux de Ghaza encore en activité, sachant que l’enclave palestinienne comptait 36 hôpitaux au total qui fonctionnaient tous avant la guerre. M. Casey a déploré les entraves imposées aux flux d’aide humanitaire, notamment vers le nord de la Bande de Ghaza. «La dernière semaine où j’étais là-bas, nous avons essayé quotidiennement, pendant sept jours, de livrer du carburant et des fournitures au Nord. Et chaque jour, ces demandes de mouvements coordonnés étaient refusées», a-t-il regretté.

Réunis jeudi au siège du Parlement européen à Strasbourg, les eurodéputés ont voté une résolution non contraignante en faveur d’un «cessez-le-feu permanent» à Ghaza. Le texte insiste sur le fait qu’il est «urgent d’avoir un accès humanitaire total, rapide, sûr et sans entrave» à Ghaza. En outre, la résolution a appelé à «une initiative européenne pour remettre la solution à deux Etats sur les rails» et à relancer «immédiatement» le processus de paix.

A noter enfin que Moscou a reçu hier Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas. Des pourparlers se sont déroulés entre le haut cadre palestinien et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. Tout en appelant le Hamas à libérer le reste des otages israéliens, la Russie a exprimé sa vive inquiétude face à la crise humanitaire dans la Bande de Ghaza, qu’elle juge d’une «ampleur catastrophique».

 

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