Les services de Protection civile ont réussi à éteindre de nombreux incendies de forêt sur l’ensemble du territoire national, au cours des dernières 24 heures. Un communiqué affirme que 18 incendies sur 21 ont été éteints au niveau de 10 wilayas. Il s’agit de l’incendie de forêt déclenché au village El Assala, dans la commune de Chranea, et au niveau de la zone de Ouarthan dans la commune de Kouana, à Skikda.
Un autre incendie est également en cours dans la forêt d’Ouled Hamad, dans la commune d’Araki, dans la wilaya de Jijel. Ces catastrophes naturelles, aggravées par le changement climatique et les activités humaines, menacent les écosystèmes, la biodiversité et la qualité de vie.
En Afrique du Nord tout comme pour le reste de l’espace méditerranéen, on s’attend à une fréquence accrue des incendies et à une extension de la saison des feux.
Des incendies ont lieu même en automne et sont la cause de nombreux drames. Une situation à laquelle nous ne sommes pas préparés, puisque la saison des feux était confinée jusque-là aux mois les plus chauds de l’année.
Les incendies de forêt ont été particulièrement destructeurs en 2023, avec des milliers d’hectares de terres boisées réduits en cendres. Plusieurs facteurs contribuent à cette tendance inquiétante. Les températures élevées, le manque de précipitations, la sécheresse et les vents forts augmentent le risque d’incendies incontrôlables.
Un lourd tribut sur la santé et la qualité de vie
Les incendies en Algérie sont aussi souvent d’origine humaine, que ce soit par négligence (jet de mégots ou d’allumettes provenant des véhicules et par les promeneurs sur les accotements de la route, décharges sauvages ou étincelles électriques), l’imprudence ou la malveillance, la piste criminelle qui n’est pas écartée par les autorités qui ont ouvert des enquêtes et arrêté plusieurs suspects, ou des pratiques agricoles non durables, comme «la technique de brûlis». L’expansion rapide des zones urbaines vers les zones forestières augmente la pression sur ces écosystèmes fragiles et accroît le risque d’incendies.
Les autorités travaillent sur l’amélioration des stratégies de prévention, de gestion et de lutte contre les incendies de forêt. Cela inclut la hausse des ressources allouées à la protection des forêts, l’éducation du public sur les risques d’incendies et la mise en place de mécanismes de détection précoce. Outre le renforcement de la coordination avec l’Agence nationale de la météorologie, les autorités compétentes travaillent en étroite collaboration avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL), pour exploiter et traiter les images capturées par satellite, et utiliser les nouvelles technologies aux fins «d’évaluer précisément les feux de forêt».
Les feux de forêts entraînent des impacts sur l’environnement et la santé, notamment les effets sur la composition et la structure du sol, les micro-organismes, la dynamique de la végétation, la faune, les paysages, le cycle de l’eau et la qualité de l’eau. Il y a aussi le risque d’érosion. La mise à nu des sols et la modification de leur structure par les incendies augmentent ce risque, particulièrement au niveau des terrains à forte pente, comme c’est le cas dans les montagnes. Les particules fines qui se trouvent dans les fumées générées par les incendies rendent la respiration difficile et peuvent aggraver les maladies cardiaques et respiratoires. Les incendies de forêt engendrent aussi un coût économique conséquent.
Celui-ci est divisé en coûts directs, tels que la lutte contre le feu, les dommages matériels (habitations, infrastructures, véhicules), les forêts détruites, la perte et la détérioration des services écosystémiques et des coûts indirects tels que la perte des usages, la restauration de la végétation et des paysages, l’incidence sur l’économie du tourisme et des loisirs.