Incarcération du journaliste Belkacem Houam : «Une atteinte de plus à la liberté de la presse»

11/09/2022 mis à jour: 21:00
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L’emprisonnement, depuis jeudi dernier, du journaliste du quotidien arabophone Echorouk, Belkacem Houam, suscite une vague d’indignation. 

Après les réactions de plusieurs confrères qui ont dénoncé une énième violation du principe constitutionnel dépénalisant les délits de presse, des personnalités et des partis politiques, y compris ceux qui ont affiché leur soutien au pouvoir en place, ont réagi à cette incarcération. C’est le cas du parti Jil Jadid de Soufiane Djilali qui a exprimé, dans un communiqué rendu public hier, son «étonnement» et son «mécontentement» de l’emprisonnement du journaliste. 

Cette formation «souhaite, selon son communiqué, la remise en liberté du journaliste». «Le placement sous mandat de dépôt d’un journaliste en lien avec son travail journalistique suscite plusieurs problématiques et interrogations juridiques et politiques», précise Jil Jadid dans son document, exprimant son «mécontentement du recours systématique et abusif à la détention provisoire qui est une peine déguisée». Rappelant la dépénalisation des délits de presse, Jil Jadid estime que «cette incarcération du journaliste est incompréhensible et inacceptable». 

Pour sa part, le président du parti islamiste, MSP, Abderrazak Makri, «condamne le recours abusif à la détention provisoire, avant l’achèvement des procédures relatives à un procès équitable». «Ce qui a été annoncé comme motif d’arrestation du journaliste touche à la liberté d’opinion et d’expression, et qu’il suffit que la partie lésée use du droit de réponse, et non de recourir à la justice pour le faire», indique-t-il, dans un communiqué rendu public. 

Selon lui, le «journaliste a le droit de traiter toute question qui intéresse l’opinion publique nationale, et il a le droit de ne pas divulguer la source de ses informations, comme le garantit la Constitution, qui interdit la privation de liberté du journaliste». «La répétition de telles pratiques confirme la détérioration constatée dans le domaine des droits de l’homme en Algérie, et le recul des acquis dans le domaine de la liberté d’opinion, d’expression et de la presse, ce qui viole les textes constitutionnels, remet en cause les engagements pris par les autorités, et nuit à l’image de l’Algérie», souligne Abderrazak Makri.
 

De son côté, le député Abdelouahab Yagoubi affirme que «ce qui est arrivé au journaliste Belkacem Houam est un indicateur inquiétant de la situation de la liberté de la presse en Algérie». «Ces pratiques d’intimidation, cette fermeture de la presse, cette restriction des libertés, la politique de la peur doivent cesser», lance-t-il, en appelant à la libération immédiate du journaliste incarcéré. Dans un tweet sur sa page officielle, l’ONG Reporter sans frontières (RSF) «exige la libération de Belkacem Houam et rappelle que la Constitution algérienne dépénalise le délit de presse». 

Dans une déclaration rendue publique, des journalistes du quotidien Echorouk se sont «indignés de l’emprisonnement de leur collègue et appelle à un rassemblement, mercredi prochain, au niveau la maison de la presse de Kouba, à Alger».
 

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