Après une longue période d’arrêt, 22 autorisations d’exploitation ont été accordées exceptionnellement par la wilaya de Annaba aux propriétaires de projets achevés.
Accueillie avec satisfaction par les intéressés, cette facilitation est rendue possible grâce à l’application d’une instruction présidentielle appelant les pouvoirs publics locaux à lever tous les blocages pour le lancement des projets de nature industrielle et même agricole. C’est ce qu’a appris El Watan des propriétaires concernés par ces facilitations.
«Achevées mais pas entrées en service, plusieurs unités de production sont entrées en exploitation après avoir obtenu récemment des autorisations d’exploitation de leurs projets d’investissement dans plusieurs secteurs», ont expliqué les mêmes sources.
Ces projets sont implantés dans la zone industrielle de Berrahal, d’El Bouni et au niveau de la zone d’activité commerciale (ZAC) de la nouvelle ville de Drâa Erriche. Il en est ainsi, entre autres, d’une usine de fabrication d’ustensiles de cuisine et d’électroménager, de deux unités de transformation plastique, d’une entreprise de production de tubes en acier et panneaux sandwichs, une unité publique de traitement de feldspath (ENOF) à Aïn Barbar (Séraïdi)… «Au total, ces unités de production ont permis la création de plus de 300 postes de travail, en attendant l’augmentation des capacités de production et le doublement du nombre d’emplois», estiment par ailleurs nos sources.
Mais ce sont, sans conteste, l’approbation et le lancement, la semaine dernière, d’une usine de construction navale et de réparation de bateaux de pêche et de plaisance dans la localité de Laalalick, à Sidi Salem (El Bouni), qui représentent l’un des plus importants projets dans le secteur privé. Selon la fiche technique de ce chantier naval : «Cet important projet est un partenariat avec une société espagnole, Francisco Blasco en l’occurrence.
C’est une société mixte de droit algérien dont l’activité entre dans le cadre de la relance du secteur de la pêche et de la construction navale.» Entré en service récemment, cet investissement a permis la création de 72 postes d’emploi directs, dont cinq pour des ressortissants espagnols jouissant de plusieurs compétences dans le domaine. Tous ces projets industriels et agricoles ont fait l’objet de blocage administratif puisqu’ils ne disposaient pas d’«autorisation d’exploitation d’établissement classé».
Ville universitaire, industrielle et touristique, Annaba ambitionne ainsi un développement économique à l’effet de s’ériger en véritable pôle régional. Pour ce faire, d’autres projets d’envergure qui demeurent toujours bloqués doivent être libérés, au grand bonheur de cette économie. Il s’agit, entre autres, du complexe sidérurgique du groupe ETRHB de Ali Haddad, implanté dans la zone industrielle Berrahal Extension. Ses équipements, acquis à coups de dizaines de millions de dollars, sont malheureusement déjà entamés par la dégradation.
D’autres projets qui y devaient être implantés, dont une usine de production de pneus en partenariat avec les Chinois, sont aussi en souffrance. Actuellement, la zone Industrielle Berrahal Extension a changé de vocation. Elle a été squattée par d’improbables agriculteurs qui l’ont partagée en parcelles qui ont été clôturés avant d’être exploitées. Parallèlement, un incubateur baptisé «Annaba Innovation Center» est entré en service, dont le siège est implanté à Boukhadra III, de la commune d’El Bouni.
«Destiné aux start-up, ses missions convergent vers le lancement des jeunes entrepreneurs à l’effet de les préparer à l’entreprenariat au lieu du salariat», affirment encore nos sources. Il est à noter que le cluster «Annaba Innovation Center « est considéré comme un centre exemplaire dans l’est du pays. Il regroupe quelque 80 petites entreprises. Mieux, les 100 locaux, réalisés du temps de Bouteflika et destinés aux jeunes chômeurs, ont été affectés à ces jeunes startupers, porteurs de projets.