Ils cherchent à réinvestir le créneau de l’automobile en Algérie : Les Allemands en conquérants

11/05/2023 mis à jour: 13:00
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Installer une industrie automobile allemande dans le pays semble tomber d’ores et déjà dans l’escarcelle du gouvernement. Ce dernier est en train d’étudier la question suite à la visite, la semaine dernière, de la délégation parlementaire du Land de la Bavière (Allemagne), reçue par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations Tayeb Zitouni. 

Ces émissaires viennent en conquérants pour deux investissements distincts.  Il s’agit principalement, selon le ministre Zitouni, de grands investissements dans l’industrie automobile (véhicules et camions), alors que d’autres suggestions de projets portent sur le secteur des petites et moyennes entreprises (PME). 

Le chef de la délégation allemande, Thomas Kreuzer, a réitéré la volonté de son pays de consolider les relations bilatérales algéro-allemandes, affichant l’intérêt des entreprises de son pays à investir en Algérie ainsi que l’importance de renforcer la coopération entre les deux pays. Théoriquement, tous les ingrédients sont là pour un marché automobile dynamique. 

L’Algérie a tout pour attirer des usines. Pourquoi ? Car le pays est le deuxième marché du continent après l’Afrique du Sud ; il dispose des tarifs en matière d’énergie très compétitifs, beaucoup de ressources naturelles, une main-d’œuvre qualifiée et pas chère, une infrastructure de base existante (routes, autoroutes, rails), la proximité avec l’Europe, et un démantèlement tarifaire avec le Vieux continent. Notamment en matière d’importation et de frais de douanes, ce qui est loin d’être le cas ailleurs en Afrique. 

De par sa forte demande interne en équipements et son taux de croissance, l’Algérie souhaite, de sa part, attirer davantage d’opérateurs allemands qui veulent contribuer aux programmes économiques lancés par l’Algérie. Les deux pays devront tout d’abord dissiper le malentendu né suite à la décision algérienne de bloquer les importations de véhicules de marques allemandes (Trafic d’influence de certains ex-responsables algériens) qui allait peser sur les relations commerciales entre les deux pays.

Pour certains opérateurs industriels allemands, il suffit juste de réactiver « les machines » tel que le constructeur allemand Volkswagen qui avait déjà inauguré le 27 juillet 2017 une usine d’assemblage de voitures en Algérie mais qui n’avait pas fait long feu. 

Sauf que les autorités du pays entendent mettre sur pied une véritable industrie locale. Elles ont ainsi exigé des concessionnaires-importateurs qu’ils se lancent dans des activités industrielles ou semi-industrielles. 

En tout état de cause, si les négociations vont bon train entre les deux pays, l’Algérie aura à gagner vite et beaucoup. Le fait qu’un fabricant de véhicules à l’image du géant groupe Volkswagen se décidera à poser ses valises chez nous, ce sera certainement environs cinq ou six marques de voitures du groupe qui s’installeront. 

En attendant, les opérateurs qui souhaitent se lancer devront d’abord déposer leurs dossiers au ministère de l’Industrie qui leur attribuera des agréments. Et cela devra logiquement prendre du temps, si l’on prend en considération la cadence avec laquelle les agréments sont délivrés par la commission du ministère de l’industrie. Une chose est sûre, le retour de marques allemandes sur le marché devra ravir beaucoup de consommateurs algériens. 

Sauf qu’il faudra attendre encore quelques mois, voire jusqu’à l’année prochaine pour voir les premiers opérateurs débarquer. 

 

Par Aziz Kharoum
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