«L'élection présidentielle devrait être une première étape pour faire revivre l’esprit citoyen en votant, chacun selon sa conscience et son choix», estime Jil Jadid.
Jil Jadid ne devrait pas présenter de candidat à la présidentielle anticipée du 7 septembre prochain. C’est du moins ce qu’a laissé entendre son président, Sofiane Djilali, dans un communiqué rendu public, hier, au nom du conseil national du parti. Dans son document, il livre son analyse des développements politiques du pays, notamment ceux survenus après 2019, qui auraient pu enclencher un réel changement dans le pays. «(…) l’élection de Abdelmadjid Tebboune en tant que président de la République aurait pu permettre un aggiornamento politique.
L’Algérie était mûre pour un saut qualitatif et les conditions étaient réunies pour aller vers une pratique démocratique consensuelle bien qu’accompagnée de balises sécurisantes. C’était le moment historique pour remettre à zéro les compteurs du multipartisme, ouvrir le champ aux nouvelles générations, écarter les responsables et les complices des graves dérives du passé et reconstruire sur des bases saines les fondements de l’Etat de droit.
Le Hirak devait être le moment de la cicatrisation des traumatismes passés et d’un nouveau départ pour un pays trop longtemps entravé par ses démons intérieurs», estime-t-il. Selon lui, «les passions des foules, la déstructuration politique de la société et les agitations politiciennes ont malheureusement fait avorter cette dynamique et stérilisé un début de dialogue qui aurait pu être fécond».
Poursuivant sa lecture, Sofiane Djilali parvient, visiblement, à une conclusion fataliste. «L’Algérie se trouve face à ce dilemme où le changement réel de politique est devenu problématique alors que la continuité devient létale à terme», écrit-il.
Tâtonnement
Jugeant que l’Algérie «tâtonne entre un passé incompris et un avenir impensé», le leader de Jil Jadid se montre ainsi convaincu que le «deuxième mandat» du président Tebboune est déjà acquis, et il espère qu’il sera l’occasion de lancer les vraies réformes. «Le deuxième mandat devra être impérativement le moment où le pouvoir organise enfin le véritable débat sur le bilan de l’Algérie indépendante et surtout les réformes à introduire à la lumière d’un projet de société objectif et cohérent.
Il faudra considérer autant l’organisation de la sécurité nationale, le fonctionnement des institutions politiques, les modalités de participation de la classe politique à la gouvernance, les critères d’une refonte des partis politiques, les missions et les droits des médias, le rôle de la société civile, l’intégrité de la justice et, enfin, les systèmes économique et social qui assureront le décollage économique», lit-on dans ce communiqué.
Jil Jadid, ajoute la même source, «appelle les citoyens à participer à la vie nationale». «L'élection présidentielle devrait être une première étape pour faire revivre l’esprit citoyen en votant, chacun selon sa conscience et son choix. Si le terme de cette première étape semble fixé à l’avance, celui de la suivante devrait être plus aléatoire.
Cela donnera une plus grande marge de manœuvre et pèsera significativement sur l’évolution politique future du pays», indique ce parti, qui laisse également entendre qu’il y aurait, juste après la présidentielle, des législatives et des locales anticipées.
«A ce titre, le Conseil National de Jil Jadid appelle les militants et tous les citoyens désireux de contribuer à la construction de l’Etat de droit, de s’engager dès maintenant à s’organiser et à s’impliquer en vue de se préparer pour les élections législatives et locales qui devront suivre la future présidentielle», annonce ce parti.
A cet effet, le conseil national de Jil Jadid «appelle à la mise en place dans les meilleurs délais, de la commission électorale du parti pour accueillir les futures candidatures aux élections locales et législatives et à prendre l’ensemble des dispositions pour être en mesure d’affronter ces importantes échéances».