Alors que le président américain a menacé de sanctionner aussi l’Union européenne, «il est évident que nous devons réagir», a estimé le ministre de l’Industrie, tout en disant que «nous attendons les décisions de l’administration américaine sur ce qui concernera l’Europe».
L’Europe doit adopter une posture de force face aux menaces de droits de douane de Donald Trump, a déclaré dimanche 2 février le ministre français de l’Industrie Marc Ferracci, soulignant la nécessité d’une approche plus ferme vis-à-vis du président américain. Il a précisé sur France Info que les négociations commerciales avec Trump devaient inclure un rapport de force. Cette déclaration intervient après l'annonce par les États-Unis de nouveaux droits de douane de 25% sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, ainsi qu’une augmentation de 10% des taxes déjà appliquées sur les produits chinois.
Face aux menaces de sanctions contre l’Union européenne, Marc Ferracci a affirmé qu’une réponse était nécessaire, bien que les autorités européennes attendent encore de connaître les décisions de l’administration américaine concernant l’Europe. Selon lui, pour que la réponse soit efficace, elle doit viser des produits d'importance pour les États-Unis et le pays avec lequel l'Europe négocie. Il a ajouté que ces mesures doivent avoir un impact réel sur l’économie américaine pour garantir leur crédibilité.
Le ministre a aussi insisté sur la nécessité de "sortir de la naïveté" et de mieux protéger l’industrie européenne, notamment en mettant en place un « Buy European Act » pour favoriser les produits fabriqués en Europe. Il a souligné que l’unité européenne est un atout majeur, notamment grâce au marché commun que les États-Unis ne peuvent ignorer.
Enfin, Marc Ferracci a averti qu’il ne fallait pas commencer les négociations par des concessions, comme l’achat de produits américains, que ce soit dans les secteurs industriels ou agricoles. Alors que les pays de l’UE restent divisés entre une approche "défensive" – comme l'achat de gaz naturel liquéfié ou d’armements pour éviter un conflit commercial avec Trump – et une approche plus "offensive" incluant des mesures de rétorsion, il a plaidé pour une position plus ferme.