Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) évoque non sans inquiétude la dégradation continue des conditions de vie de pans entiers de la société algérienne, dont le pouvoir d’achat a été complètement érodé par l’inflation galopante. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, cette formation politique de l’opposition affirme que «les conditions de vie ont durci de façon drastique et de très larges couches de la société vivent encore, de façon plus cruelle, la morsure de la misère».
Le PLD souligne dans ce sillage la hausse des prix des denrées alimentaires qui «a atteint des sommets qui risquent de basculer le pays dans le chaos».
Il estime que la majorité des Algériens souffre de cette situation. «Même les classes moyennes sont fortement touchées dans leur existence. Les produits de première nécessité ont vu leurs tarifs triplés voire quadruplés.
Et pendant que des minorités étalent bruyamment un luxe insultant, le simple citoyen est soumis à l’humiliation quotidienne de queues de plusieurs heures pour arracher une baguette de pain, un sachet de lait ou un litre d’huile», relève ce parti pour lequel cette envolée des prix exacerbée par un contexte international délétère «pousse le peuple au dénuement et à la détresse du quotidien».
Il considère que le niveau de l’inflation est bien plus supérieur que ce qui a été annoncé officiellement. «L’inflation scandaleusement minorée à 9% par les pouvoirs publics est en réalité à 2 chiffres et tout porte à croire qu’elle frôle… les 30% !», indique le PLD dans sa déclaration, regrettant que «l’Algérie, empêtrée dans une crise multiforme qui la dévore depuis plusieurs décennies, ne saisisse pas encore une fois l’opportunité d’une embellie pétrolière exceptionnelle (plus de 100 dollars le baril !), pour juguler une situation politique, sociale et économique désastreuse».
«Au lieu d’apporter des solutions pérennes, le pouvoir continue à bricoler à coup de rustines dérisoires. En effet, il vient d’asséner aux retraités un véritable camouflet en leur accordant cyniquement une augmentation mensuelle de… 2000 DA, tandis qu’il promet aux travailleurs une révision des salaires… en janvier 2023 !» ajoute cette formation dirigée par Moulay Chentouf.
Outre les problèmes socioéconomiques, le PLD évoque la question des détenus qui croupissent en prison pour délit d’opinion. «Si l’on peut se réjouir de la libération récente de dizaines de détenus politiques, nous condamnons avec force le fait que bien d’autres, dont le général en retraite Ali Ghediri, croupissent pour délit d’opinion, de façon scandaleuse dans les geôles du pays, et mourir pour certains», écrit ce parti, alertant dans le même contexte sur la menace qui pèse sur la liberté et le pluralisme médiatique.
«La liberté de la presse est aussi gravement menacée. Après la fermeture d’Alger Républicain, du Matin et l’odieux emprisonnement de son directeur de publication, Mohamed Benchicou, un autre quotidien prestigieux, Liberté met les clefs sous la porte sans que le pouvoir ne s’en émeuve outre mesure pour tenter de le sortir de l’impasse et préserver ainsi, la pluralité des lignes éditoriales de la presse nationale», affirme cette formation politique. Le PLD estime que pour sortir de ce marasme politico-économique, «l’Algérie a besoin d’un remède de cheval».
«Seule une mobilisation générale et active dans les lieux de travail, à l’hôpital, à l’usine, dans les écoles et les universités, permettra de briser le carcan de la hogra et conduire le pays aux perspectives du changement», poursuit ce parti qui appelle à s’inspirer du mouvement citoyen du 22 février 2019 pour «ranimer la flamme du combat, exiger l’édification d’une économie productrice de richesses et garantir l’émergence d’une société ouverte à la modernité».
Pour ce parti, «le devoir de tout patriote et de tout républicain est de faire bloc avec l’unique force organisée du pays, l’ANP laquelle à ce jour, continue de nettoyer le pays de la gangrène du terrorisme islamiste tout en élevant les exigences de ses mots d’ordre pour faire en sorte que l’ANP entre en synergie avec ses revendications et contribue à ouvrir la voie à une transition nationale pacifique dans le cadre d’un processus constituant, qui garantit le caractère moderniste, pluraliste et démocratique de l’Etat algérien».