Il était accusé d’interférence dans des affaires de la justice : Relaxe pour Saïd Bouteflika

26/05/2022 mis à jour: 00:29
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Photo : D. R.

Saïd Bouteflika, frère conseiller du président déchu, a obtenu la relaxe, après avoir été blanchi des délits «d’abus de fonction» et de «complicité l’incitation à la partialité», pour lesquels, il a été condamné, en première instance, à 2 ans de prison ferme. Rendue par la chambre d’appel criminelle d’Alger, la décision concerne l’affaire «d’entrave au bon déroulement de la justice», pour laquelle l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, a écopé d’une peine de 3 ans de prison ferme, soit la moitié de sa peine initiale, et son inspecteur général, d’une condamnation de 2 ans ferme, Ali Haddad et de nombreux magistrats ont bénéficié de la relaxe.

Après trois jours de débats houleux, tantôt poignants et tantôt choquants, entre des accusés, majoritairement des magistrats chevronnés et leurs confrères, composant la chambre d’appel criminelle près la cour d’Alger, l’affaire dite «des SMS» échangés entre Saïd Bouteflika, frère conseiller du président déchu, et l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh, et entre ce dernier et son inspecteur général Tayeb Benhachem, ainsi que de nombreux autres magistrats, s’est achevée très tard dans la journée de mardi dernier, avec deux condamnations seulement et huit relaxes.

Ainsi, Saïd Bouteflika, qui avait écopé en première instance d’une peine de 2 ans de prison ferme, a bénéficié de la relaxe, après avoir été blanchi des faits d’«abus de fonction» et de «complicité d’incitation à la partialité».

Il restera cependant en détention, en raison du mandat de dépôt dont-il a fait l’objet il y a quelques mois, dans le cadre d’une enquête liée au «financement» de la chaîne de télévision privée Amel TV, appartenant à l’ancien officier du DRS, Aboud Hichem, que les autorités considèrent comme étant membre du mouvement islamiste Rachad, porté sur la liste des «organisations terroristes».

Saïd Bouteflika doit être également jugé, avec l’homme d’affaires Ali Haddad, pour un autre dossier en lien avec le financement d’une autre chaîne Al Istimraria, dédiée à la campagne pour le 5e mandat avorté du défunt président déchu.

La chambre d’appel criminelle a, par ailleurs, réduit de moitié la condamnation de Tayeb Louh qui passe de 6 ans de réclusion criminelle, en première instance, à 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 DA pour uniquement le délit d’«abus de fonction» et ce après avoir été acquitté des faits criminels «d’incitation à la partialité» et d’«entrave au bon fonctionnement de la justice».

Son inspecteur général, Tayeb Benhachem, a été condamné à 2 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 200 000 DA, la même peine qui lui a été infligée en première instance.

La chambre criminelle a, également, prononcé la relaxe pour l’ensemble des autres mis en cause, à savoir Ali Haddad, (qui avait écopé d’une peine de 2 ans de prison ferme), Zouaoui Laadjine, ancien secrétaire général du ministère de la Justice, Mokhtar Benharadj, ex-président de la cour d’Alger, Sid Ahmed Semaoun, juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, Khaled Bey, procureur du même tribunal, Meriem Benkhelifa, candidate aux élections législatives de 2017 et Mustapha Darfouf, avocat, ont tous été blanchis des faits qui leur sont reprochés et ainsi certains ont bénéficié de la relaxe, et d’autres de l’acquittement.

La chambre d’appel a par ailleurs, débouté le représenté du Trésor public et maintenu les décisions du tribunal criminel de Dar El Beïda relatives à la condamnation par contumace de Chakib Khelil, son épouse Arafat Khelil et ses deux enfants, Khaldoun et Sana, vivant aux Etats-Unis, assortie de mandats d’arrêt internationaux.

 

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