Il a été élu dimanche secrétaire général de l’UGTA : Amar Takjout, 50 ans au service du syndicalisme

25/07/2023 mis à jour: 01:01
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Amar Takdjout, le nouveau secrétaire général de l’IUGTA - Photo : H. Lyes

Pour de nombreux syndicalistes, Amar Takjout incarne la rupture avec les pratiques du passé.

Amar Takdjout est depuis le dimanche 23 juillet le nouveau secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour un mandat de cinq ans. Ce comptable de formation a été vivement ovationné par les quelque 800 délégués syndicaux ayant pris part au 14e congrès extraordinaire de la centrale syndicale.

Pour de nombreux syndicalistes, il incarne la rupture avec les pratiques du passé. «Je m’attendais à son élection. J’ai soutenu et défendu sa candidature, parce qu’il a des qualités et une longue expérience qui ne peuvent qu’être bénéfiques pour le renouveau que nous voulons au sein de notre organisation syndicale», lance un congressiste avant de se fondre dans la masse se trouvant dans l’immense salle de l’hôtel Sheraton qui a accueilli deux jours durant le congrès extraordinaire de l’UGTA. «Une bonne nouvelle pour le militantisme syndical», lâche un autre congressiste, qui ne cache pas sa joie de voir Amar Takjout devenir le 11e secrétaire général de l’UGTA.

Selon les témoignages d’autres syndicalistes, le nouveau secrétaire général de la centrale syndicale s’était déjà distingué par son engagement actif au sein des instances qu’il a dirigées par le passé au sein de l’UGTA, à l’instar de la Fédération des travailleurs des textiles et cuirs. Plusieurs d’entre eux assurent que l’homme faisait preuve d’intégrité et de dévouement à toute épreuve.

Selon ces militants syndicaux qui ont eu à le côtoyer tout au long de son parcours, Amar Takjout faisait non seulement des droits des travailleurs son cheval de bataille, mais il avait également une vision pour le développement du secteur des textiles et cuirs dont il espérait faire un levier pour la création de richesses et d’emplois.

«J’ai travaillé durant de très longues années avec lui au sein de différentes structures syndicales relevant du secteur du Textile et Cuir et je peux dire qu’il a trois principales qualités : honnêteté, intégrité et militantisme», affirme Benyoucef Zenati, actuel secrétaire général de la Fédération des travailleurs des textiles et cuirs.

Amar Takjout est également considéré comme un homme de dialogue qui croit aux vertus du débat et des consultations régulières pour éviter d’arriver à des situations conflictuelles inextricables nocives pour l’économie nationale.

Légitimité

«C’est un syndicaliste dans le sang qui croit au débat et à la confrontation d’idées», s’exclame un syndicaliste pour décrire le désormais numéro un de l’UGTA qui aura fort à faire pour redorer le blason terni de cette organisation syndicale et pour la repositionner comme un interlocuteur fiable et représentatif des pouvoirs publics et la voix écoutée et respectée des travailleurs.

Avec 50 ans de syndicalisme au compteur, Amar Takjout incarne ainsi l’espoir des syndicalistes de l’UGTA qui aspirent à voir leur organisation sortir de la déliquescence dans laquelle elle patauge des années durant.

«Enfant de la boîte», comme diraient certains, «fin connaisseur de la maison» qu’il a rejoint depuis sa tendre jeunesse diraient d’autres, Amar Takjout est présenté comme «l’homme de la situation» ou encore «l’homme qu’il faut» pour en finir avec les mauvaises pratiques qui «ont longtemps porté préjudice à l’organisation et entaché gravement sa crédibilité et sa légitimité».

Dans un court discours qu’il a prononcé à chaud juste après son élection, Amar Takjout a d’ailleurs insisté sur «la légitimité» que doit retrouver l’UGTA, dans l’ensemble de toutes ses structures de la base jusqu’au sommet.

Ayant commencé son militantisme un 24 avril en 1973, comme délégué dans une section syndicale de la Société nationale des industries textiles (Sonitex), Amar Takjout a «toujours milité pour que le syndicat de base soit au centre de l’architecture et la structure organique de l’UGTA», relève un de ses compagnons de lutte.

Quand on l’interroge sur son parcours, il revient avec beaucoup de fierté sur ses débuts dans le monde syndical, lui qui a pourtant gravi les échelons au fil des ans, devenant secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des textiles et cuirs en 2006 et secrétaire général de l’Union de la wilaya d’Alger en 2018.

Sa carrière syndicale, il la doit essentiellement à son engagement et sa combativité. Aujourd’hui, il estime que son élection est à la fois «la consécration» et «le couronnement» de toutes ses longues années de militantisme syndical passées à l’UGTA.

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