Il a animé un concert dans une salle archicomble : Aït Menguellet triomphe à Oran

23/04/2022 mis à jour: 00:55
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«Je ne vous ai pas apporté du nouveau. Mais il faut dire que les anciennes chansons que je chante ce soir sont plus que jamais d’actualité, car rien n’a vraiment changé depuis...»

En tournée en Algérie, organisée par l’ONCI (Office national de l’information et de la culture), Lounis Aït Menguellet, éternel poète et chanteur compositeur engagé, a fait un triomphe, jeudi soir, dans une salle archicomble à Oran. 

La salle Maghreb s’est avérée exiguë pour contenir le nombreux public venu voir l’un des piliers de la chanson amazighe se produire sur scène. Un dispositif sécuritaire a été déployé aux alentours immédiats de la salle. L’ambiance était bon enfant. 

Peu après 22h30, dès que l’artiste à la moustache a foulé les planches de la salle Maghreb avec sa guitare, l’émotion de la salle était à son comble ! Le public lui a réservé un accueil des plus chaleureux. L’entrée en scène de l’artiste toujours fidèle à sa légendaire réserve a été un succès, voire un triomphe. 

Les centaines de familles présentes dans la salle (il jouait à guichet fermé) se sont levées pour une longue ovation. Après trois ans d’absence, Lounis, qui fête ses 55 ans de carrière, marque son retour à la scène oranaise pour déployer une compilation de chansons à la fois douces et nostalgiques,mais il a aussi longuement puisé dans son riche répertoire de chansons engagées, le tout ponctué de sa légendaire voix douce à la sonorité bien réputée. Ainsi, du haut de ses 72 ans, Lounis a mêlé ses vieilles chansons à celles de ses récents albums. 

Des classiques tels que Teltyyam (produit en 1975), Lahlak, Uryitsadja, Zrighmazal, Sevr ay uliw, ou encore Urjighwinturjateryel, côtoient des titres phares de son répertoire, à l’image d’IzurarIdurar,Chelt-aghtafat, Ay Avarwaq, Aylamaaqlit et surtout l’incontournable JSK qui a fait vibrer le public. Comme à son habitude, son fils Djaafar (également chanteur) a assuré avec brio le rôle de chef d’orchestre. Les émotions que Lounisa dévoilées,lors de ce concert,transparaissent dans toute son œuvre. Il cultive un esprit d’artiste, habité par une profonde poésie philosophique. Au fil de sa carrière, il a grandement contribué à l’essor de la chanson et de l’identité amazighe. «Je ne vous ai pas apporté du nouveau. 

Mais il faut dire que les anciennes chansons que je chante ce soir sont plus que jamais d’actualité, car rien n’a vraiment changé depuis....», a-t-il lancé à l’adresse du public qui lui demandait s’il avait du neuf. A signaler que le wali d’Oran, Saïd Sayoud, le secrétaire général du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, ainsi que commissaire de la 19e édition des Jeux méditerranéens Oran-2022, Mohamed Azziz Derouaz,qui ont assisté à ce concert,sont montés sur scène pour saluer le chanteur et les musiciens qui l’accompagnent en leur remettant symboliquement un bouquet de fleurs. 

Auteur, compositeur et interprète, l’enfant d’Ighil Bamas a marqué plusieurs générations. A la fois généreux et engagé, le poète de la chanson d’expression amazighe a composé un nombre impressionnant d’albums et mis en musique des centaines de poèmes. Tout en défendant les laissés-pour-compte, le chanteur de son vrai nom Abdenbi Aït Menguellet déploie des textes d’une profondeur inouïe qui expriment tant tôt l’amour, tantôt s’élèvent contre l’autoritarisme, l’extrémisme, le fanatisme, la fermeture des esprits et l’intolérance. 

Face à la haine et au racisme, Lounis oppose l’amour. Face à la division et à la discorde Aït Menguellet brandit l’unité de la nation et la fraternité. Face à l’obscurantisme, le chanteur prône la modernité et la culture. 

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