L’association HOP s’attaque aux pratiques du géant de l’informatique, accusé de réduire artificiellement la durée de vie de ses produits. Une plainte similaire vise son concurrent Epson depuis 7 ans.
Le fabricant d'ordinateurs et d'imprimantes HP fait l'objet d'une plainte pénale en France, déposée par l'association Halte à l'obsolescence programmée (HOP). Celle-ci accuse l’entreprise de pratiquer l’obsolescence programmée sur ses cartouches d’encre et d’en empêcher la réutilisation. La plainte, déposée lundi à Paris, vise HP pour « obsolescence programmée des produits par voie logicielle » et pour « entrave au reconditionnement et à la restauration des fonctionnalités des cartouches d’encre rechargées ou reconditionnées hors de ses circuits agréés ».
Selon HOP, HP utiliserait des stratégies « opaques » pour limiter la durée de vie des cartouches. Par exemple, l’entreprise bloquerait à distance, grâce à des puces et des logiciels, les cartouches non officielles ou rechargées en dehors de ses circuits, sans en avertir les consommateurs. Cela rendrait parfois inutilisables les imprimantes et scanners. De plus, des mises à jour rendraient « obsolètes » des lots de cartouches, entraînant un gaspillage significatif de ressources et d'argent. Enfin, HOP dénonce une réduction progressive de la quantité d’encre dans les cartouches tout en augmentant leur prix, qui peut atteindre 7500 euros le litre.
Flavie Vonderscher, responsable de plaidoyer chez HOP, critique cette stratégie qu’elle considère comme malhonnête envers les consommateurs et nuisible pour l’environnement. Elle accuse HP de pousser les cartouches vers la poubelle après une seule utilisation et de rendre les clients dépendants, uniquement pour maximiser ses profits. S’appuyant sur des condamnations similaires en Italie et aux États-Unis, HOP espère qu’une enquête préliminaire sera ouverte en France pour mettre fin à ces pratiques. L’association a également lancé une pétition en ligne pour mobiliser le public.
Ce n’est pas la première fois que des géants technologiques sont accusés d’obsolescence programmée en France. Deux enquêtes préliminaires sont en cours. L’une, ouverte à Nanterre depuis 2017, vise Epson, suspecté de bloquer les impressions en affirmant que les cartouches d’encre sont vides alors qu’il reste encore de l’encre. L’autre, ouverte à Paris en 2023, cible Apple pour pratiques commerciales trompeuses et obsolescence programmée, notamment pour avoir limité les réparations effectuées par des non-agréés ou dégradé des smartphones réparés avec des pièces génériques.