Hôtellerie et tourisme : Enjeux stratégiques et perspectives de développement

25/12/2023 mis à jour: 23:15
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ESHRA – Ecole Supérieure d'Hôtellerie et de Restauration d'Alger - Photo : D. R.

Même si le secteur du tourisme a connu ces dernières années une relative dynamique de croissance, force est de reconnaître que des entraves persistent et freinent son développement.

Des critères d’attractivité doivent être mis en place pour un réel essor. C’est ce qui ressort en substance du forum d’El Moudjahid, qui a reçu hier des représentants de la Fédération nationale de l’hôtellerie et du tourisme. Boulefkhad Abdelwahad, président de cette Fédération, a présenté succinctement les buts et les objectifs à atteindre, mettant l’accent sur «la formation et l’accompagnement des adhérents dans la concrétisation de leurs projets».

Une Fédération qui représente les intérêts des hôteliers et des professionnels du tourisme auprès des autorités gouvernementales et des instances décisionnelles.

Elle milite pour des politiques favorables au développement du secteur, telles que des incitations fiscales et des initiatives visant à renforcer l’attrait touristique du pays. Elle veut développer une vision à long terme (2030).

Les infrastructures hôtelières manquent en Algérie en dépit du nombre de nouveaux hôtels inaugurés jusque-là. Mais sa vision ne se réduit pas à vendre une chambre d’hôtel mais veut élargir le cercle à la vente de circuits, car le tourisme, ce n’est pas venir passer la nuit dans un hôtel, et c’est justement ce que veut faire admettre la Fédération dans son programme d’action.

Parmi les thèmes débattus, figure le remboursement de certaines dettes par rapport au calendrier bancaire. Les hôteliers privés souffrent de cela et affirment que les investissements de ce type sont lourds. L’hôtellerie est même qualifiée de «mastodonte dans le domaine de l’investissement et on est considérés par rapport aux banques de la même manière qu’un projet industriel».

La Fédération attend une réponse du gouvernement et du ministère des Finances pour l’allégement de ces calendriers et du taux de remboursement. Dans d’autres pays, les crédits vont de 15 à 22 ans, ils ne sont que de 7 ans en Algérie. Dans ces pays, ils travaillent 12 mois, chez nous, c’est uniquement l’été.

Or, il y a le tourisme éducatif, de santé et le balnéaire. On est parmi les rares pays où il n’y a pas de week-end prolongé qui permet de stimuler le tourisme interne toute l’année. L’augmentation du tourisme interne pendant les week-ends prolongés bénéficie également à l’économie locale.

Les hôtels, restaurants, agences de voyages et commerces locaux profitent de cette affluence de visiteurs, générant ainsi des retombées économiques significatives pour les régions visitées. Les vacances scolaires permettent aux familles de planifier des escapades ensemble, encourageant ainsi les enfants à explorer leur propre pays.

Ces moments renforcent les liens familiaux tout en offrant des expériences éducatives enrichissantes.La Fédération travaille sur plusieurs axes.

Le premier concerne tout ce qui est opérationnel, dédié aux adhérents, aider les hôteliers à bénéficier de conseils, d’achats groupés. La Fédération a signé des conventions avec les assurances, les fournisseurs locaux et l’électroménager pour des remises de 20 à 30% des articles qu’ils achetaient auparavant, ainsi que la formation.

D’autres conventions ont été paraphées avec l’école d’El Aurassi, de Tizi Ouzou, Bou Saâda et l’Eshra, et la Fédération tunisienne de l’hôtellerie pour améliorer les prestations de services.

On s’occupe de tout ce qui est contraintes locales, problématiques avec la direction du tourisme et des impôts, Sonelgaz, grâce à une cellule d’entraide chapeautée par un juriste. Il y a également l’accompagnement pour consolider les investissements : elle a installé 52 délégués de wilaya, collecter les doléances et élaborer des solutions opérationnelles.

Un rapport final a été remis au ministère du Tourisme. Les perspectives à long terme concernent les pôles d’excellence. Abdelhamid Terghini, chef de cabinet du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, présent à ce forum, a apporté des éclairages. «Il ne s’agit pas de construire mais de reconstruire et bien reconstruire le tourisme.

Le diagnostic a été fait et fait ressortir des carences, parmi elles, nous ne sommes pas visible sur la carte internationale pour plusieurs facteurs : manque de structures d’hébergement, de personnels qualifiés, une carence en termes de management, de gestion et de professionnels.

La stratégie consiste à rehausser l’image de l’Algérie en interne et au niveau international à travers la participation aux événements internationaux, nous avons des infrastructures qui ne répondent plus aux normes internationales, notamment le secteur public, l’Etat a mis en place des opérations de réhabilitation et modernisation et notre partenaire privé est en train de réaliser annuellement une soixantaine d’hôtels (7000 lits), la cadence mondiale est entre 3000 et 4000 lits, il y a une dynamique pour rattraper le manque d’infrastructures».

Un modèle économique de croissance

Selon M. Terghini, «il faut considérer l’investissement touristique comme un projet spécifique qui a ses caractéristiques, il faut au moins 7 ans pour qu’il rentre en exploitation. Il faut que les banques suivent».

Il confirme l’intérêt des étrangers : il y a des investissements étrangers, les Saoudiens et les Qataris sont très demandeurs, ils veulent faire un partenariat avec le groupe public Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT), «on les a reçus récemment, ils veulent réaliser de nouveaux projets et gérer d’anciens établissements sous forme de management ou de franchises.

Les demandes de pays étrangers sont motivées par le nouveau code de l’investissement, qui a introduit plus d’incitations et de facilitations».

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