Tous les militants ont été reconnus coupables d’avoir organisé à l’été 2020 une primaire officieuse destinée à sélectionner des candidats de l’opposition en vue des élections législatives.
La justice de Hongkong a prononcé des peines allant jusqu'à 10 ans de prison à l’encontre de 45 militants pro-démocratie, reconnus coupables de « subversion » dans le cadre du plus grand procès jamais organisé sous la loi sur la sécurité nationale de 2020. Parmi eux, le juriste Benny Tai a écopé de la peine la plus lourde, 10 ans de prison. Cette loi, mise en place par Pékin un an après les vastes manifestations pour la démocratie, a servi à réprimer toute dissidence dans la région administrative spéciale.
Les militants étaient accusés d'avoir organisé une primaire officieuse en 2020 pour choisir des candidats pro-démocratie en vue des élections législatives. Leur objectif était d'obtenir une majorité à l'assemblée locale afin de bloquer les budgets et potentiellement provoquer la démission de la dirigeante pro-Pékin Carrie Lam. Près de 610 000 habitants avaient participé à cette primaire, malgré les avertissements des autorités. En réponse, Pékin a annulé les élections et instauré un nouveau système de gouvernance limitant strictement les candidatures.
Quarante-sept personnes avaient été arrêtées et inculpées en 2021. Les juges ont estimé que ces actions risquaient de provoquer une « crise constitutionnelle », conduisant à la condamnation pour « conspiration visant à subvertir le pouvoir de l'État ». Deux accusés, Lee Yue-shun et Lawrence Lau, ont été acquittés en mai, les juges ayant conclu qu'il n'était pas prouvé qu'ils avaient une intention de subversion.
D’autres figures majeures, dont les politiciens Au Nok-hin, Andrew Chiu, Ben Chung, et le militant australo-hongkongais Gordon Ng, ont reçu des peines allant jusqu'à 7 ans et 3 mois d'emprisonnement. Ce verdict a suscité de vives réactions internationales. Les États-Unis ont « fermement condamné » ces décisions, tandis que l'Australie a exprimé sa « grave préoccupation ».