Homme aux multiples casquettes, il a enrichi le débat intellectuel : Mohamed Bensalah n’est plus

25/06/2024 mis à jour: 18:58
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Mohamed Bensalah, l’homme aux multiples casquettes, étant tout à la fois professeur universitaire, chercheur, cinéaste, journaliste et critique de cinéma, celui qui n’a eu de cesse, pendant de longues décennies, à enrichir le débat intellectuel algérien par le truchement de nombreuses conférences et autres contributions publiées dans les différents journaux, est décédé, dimanche dernier, à l’âge de 80 ans, après s’être battu pendant de longues années contre une douloureuse maladie. 

A l’annonce de sa disparition, les réactions et autres hommages n’ont eu de cesse à pleuvoir sur les réseaux sociaux de personnes l’ayant côtoyé et qui saluent en lui un brillant intellectuel qui a su, lors de ses interventions dans les différents festivals de cinéma, élever à chaque fois le débat, l’éloignant du marasme de la médiocrité et des polémiques stériles. 

Diplômé de l’Institut supérieur des arts de la diffusion de Bruxelles (Belgique) et titulaire d’une thèse de doctorat en études cinématographiques de l’université de Montpellier (France) Mohamed Bensalah a d’abord débuté sa carrière dans le cinéma en réalisant tour à tour deux courts métrages : Errances (1968) et Lazem ! Lazem ! (1970), de même qu’il a été également l’assistant de quelques grands réalisateurs, à l’image de Jacques Lambert et Marcel Hanoun, avant de réaliser, en 1972, son premier long métrage, Les uns, les autres, qui a été primé en Belgique, au festival de Knokke-le-Zout. Il est aussi l’auteur, pour le compte de la télévision algérienne, d’une série de documentaires, sur 7 épisodes, consacré au cinéma algérien, télévision dans laquelle il a longtemps travaillé, où on lui doit plusieurs feuilletons et téléfilms (notamment Le Parasite, L’abcès et Vigilance). 


Par souci de transmettre, il s’est tourné par la suite vers l’université où il a laissé une trace indélébile, ayant pu inspirer et orienter nombre d’étudiants, surtout celles et ceux qui ambitionnaient de faire carrière dans le cinéma. Professeur à l’université d’Oran Es Senia, il s’est aussi consacré à la recherche en s’adonnant à plusieurs travaux scientifiques au sein du Centre de recherche d’anthropologie sociale et culturelle (Crasc) où l’iconographie, plus exactement le rapport à l’histoire et à la mémoire à travers l’image, qu’elle soit fixe ou animée, était son domaine de prédilection. Jusqu’à un passé plus ou moins récent, il n’a eu de cesse à publier des contributions qui paraissait dans différents journaux, à El Watan, mais aussi au Quotidien d’Oran, El Joumhouria, Alger Hebdo et d’autres encore. 

On se souvient de lui, en décembre 2011, d’avoir été membre du jury du festival d’Oran du film arabe de même qu’il a été membre du comité directeur du festival culturel national amazigh et délégué à plusieurs autres festivals, notamment celui du cinéma engagé (Alger) où ses interventions, que ce soit dans les débats post-projection ou dans ses conférences, bénéficiaient à chaque d’une écoute attentive de la part de l’assistance. Il a aussi été l’auteur de plusieurs ouvrages, dont le dernier en date, Cinéma en Méditerranée : une passerelle entre les cultures (Edition Edisud), qui a été traduit en plusieurs langues. 

Ces derniers mois, se sachant très malade, il a su rester digne jusqu’à la fin, témoignent ses amis, qui admirent le courage exemplaire qui l’a animé en affrontant le mal qui le rongeait. Son enterrement a eu lieu, hier, au cimetière de Aïn El Beïda d’Oran, en présence d’une foule nombreuse. Nos condoléances les plus attristées à sa famille et toutes celles et ceux qui lui sont proches.  

 

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