Le service pédagogique de l’établissement hospitalo-universitaire 1er novembre d’Oran porte désormais le nom du défunt Pr Mohamed Mansouri, figure marquante de la gestion hospitalière, décédé en juillet dernier à l’âge de 64 ans, des suites de complications de la Covid.
Cette baptisation se veut un hommage fort bien mérité à la mémoire du patriote, du grand manager et du professeur, dont la gestion a marqué la santé publique à travers le territoire algérien. Le défunt fut un grand manager qui a su et pu gérer la complexité de l’environnement de nombreuses institutions de la santé publique.
Ses efforts étaient centrés sur la qualité de la gestion des institutions de santé qu’il a successivement dirigées, à l’image de l’hôpital Nedir Mohamed de Tizi Ouzou et de l’EHU d’Oran. A Oran, il fut un des principaux instigateurs qui ont insufflé un nouveau paradigme en ayant eu fort à faire pour relever de nombreux défis managériaux.
Il était un vrai leader qui a induit et conduit le changement. S’il a réussi dans un environnement complexe, c’est surtout parce qu’il avait l’art de manager des équipes pluridisciplinaires en instaurant la notion de management par la qualité, conçu une vraie stratégie d’économie de la santé et des modèles organisationnels grâce à des systèmes d’information performants.
indicateurs de performance
Il a conçu des indicateurs rigoureux de performance en appliquant avec brio les principes des ressources humaines. Dans un entretien accordé à El Watan en 2014, le Professeur Mansouri, avait avancé des propositions concrètes pour la réforme du système hospitalier. «Le grand levier à actionner est la ressource humaine qui doit être disciplinée et compétente. Pour cela, il est impératif de revoir la formation initiale par l’amélioration du contenu des programmes de la formation de médecine et l’instauration d’un meilleur mode d’évaluation des enseignants. Puis, la formation continue prendra le relais», plaidait-il.
Pour lui, «la politique salariale du personnel soignant est aussi un élément important à même d’inciter à la qualité des prestations». «L’évaluation chiffrée des gestionnaires basée sur des critères palpables est nécessaire», insistait-il. L’autre grande idée du Pr Mansouri est de «passer à un financement des hôpitaux indexé sur les prestations assurées». A Oran, il a construit un modèle d’organisation adapté aux besoins des soins toujours exigeants et pointus. Étant un ancien chirurgien, il a lancé de nombreuses prestations pointues à l’EHU.
C’est le cas, par exemple, de la chirurgie cardiaque lourde, des reconstructions de la cage thoracique par ostéosynthèse de dernière génération. En hématologie, des autogreffes et des allogreffes de la moelle osseuse sont réalisées avec succès. Grâce au professeur Mansouri et à ses brillantes équipes, l’EHU d’Oran a aussi accordé une place prépondérante à la recherche scientifique. L’établissement compte aujourd’hui une dizaine de projets de recherche. Grâce à son engagement, le professeur Mansouri a réussi à mettre tout le monde d’accord sur un cadre de référence commun de la gestion hospitalière.
Sa volonté et son enthousiasme étaient doublés d’une vigilance inouïe. Il était au plus près des malades, humble et humaniste. Son héritage est indéniable. Son immense expertise et ses contributions vont manquer à la santé publique.