Des gerbes de fleurs ont été déposées devant les stèles érigées à la mémoire du colonel Abane Ramdane à Oued Aissi et à Larbaâ Nath Irathen.
Un hommage a été rendu, jeudi 26 décembre, dans la wilaya de Tizi Ouzou, au colonel Abane Ramdane à l’occasion du 67e anniversaire de sa mort. Des membres de la famille révolutionnaire, des élus et des représentants des autorités, notamment, ont pris part à une journée de recueillement et de mémoire.
Ainsi, une délégation composée entre autres de Mohand Ouramdane Hachour, responsable du bureau de l’ONM à Tizi Ouzou, de Mohamed Badkouf, secrétaire national et responsable régional de 7e wilaya historique (Fédération de France) et de Rabah Mouloudj de l’association des enfants de moudjahidine ont déposé des gerbes de fleurs devant les stèles de l’architecte du Congrès de la Soummam érigées à Oued Aissi et à Larbaâ Nath Irathen.
Fatah Hamouche, directeur des moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou et Chabane Hamcha, direction du Musée régional du moudjahid, d’anciens maquisards, des veuves et des enfants de chouhada ont également assisté à cet hommage rendu à l’un des chefs historiques de la révolution, le colonel Abane Ramdane, qui a participé activement surtout dans l’organisation de la révolution.
Après le recueillement, la délégation a visité la maison de Abane Ramdane, classée patrimoine culturel et transformée en musée à sa mémoire, au niveau du village Azouza, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen où des photos, des livres, des écrits et autres documents sur l’histoire de la Guerre de libération nationale sont exposés dans cet espace où est né celui qui deviendra l’un des éléments incontournables dans la lutte contre le colonialisme français.
Ainsi, pour rappel, Ramdane Abane a vu le jour le 10 juin 1920 dans cette bourgade qui devient aujourd’hui un repère d’histoire et de mémoire pour revisiter les sacrifices des valeureux martyrs et moudjahidine qui ont pris le maquis pour l’indépendance du pays. Il a été un grand militant politique et révolutionnaire.
Rôle déterminant
Ce martyr, héros et combattant, a été également une icône de la Guerre de libération algérienne surtout pour son engagement nationaliste d’unificateur et de rassembleur. «Il plaçait la lutte pour l’indépendance au-dessus de tout», souligne-t-on. «Sa vision nationale était celle de rassembler toutes les forces capables de s’intégrer dans un vaste mouvement national pour accélérer le processus de l’indépendance de l’Algérie. Il a unifié les forces nationales autour de la révolution», précise-t-on.
Les témoignages des moudjahidine et les analyses des chercheurs affirment que Ramdane Abane a joué un rôle déterminant et capital dans l’organisation et la structuration de la la Guerre de libération nationale, notamment à sa libération de prison, le 18 janvier 1955, après avoir passé quatre années dans les geôles de l’armée coloniale.
Dès sa sortie de prison, il entreprend un travail d’organisation et œuvre, avec d’autres responsables de la révolution, à regrouper et unir, au sein du FLN, tous les courants politiques, pour lutter ensemble pour l’indépendance du pays. Son travail a abouti à l’organisation du Congrès de la Soummam qui a donné un nouveau souffle à la Guerre de libération et à l’organisation de la lutte contre l’occupant. Rappelons aussi qu’il a été sous-officier dans l’armée française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Puis, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) dès 1943, tout en se consacrant exclusivement à l’action politique. Il prend ainsi la responsabilité de la région de Sétif avant d’être arrêté à Annaba, en 1950, pour ses activités au sein de l’Organisation spéciale (OS) qui a été créée clandestinement, en 1947, par des membres du MTLD qui a succédé au PPA. Abane Ramdane est présenté, le 7 mars 1951, devant la Cour d’appel d’Alger qui l’a condamné à six ans de prison.