Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé hier une réunion ministérielle conjointe consacrée à la hausse des prix internationaux du café et de son impact sur le marché local en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives au suivi continu de la situation de l’approvisionnement du marché en produits de large consommation et à la garantie de la protection du pouvoir d’achat des citoyens.
Dans un communiqué publié hier sur sa page Facebook, le Premier ministère a annoncé l’adoption d’une série de mesures. Il a été ainsi décidé le «soutien fiscal aux opérateurs économiques actifs dans ce domaine, le plafonnement des marges bénéficiaires pour l’importation, la distribution en gros et au détail et la création par les autorités douanières d’un couloir vert spécial pour les importateurs, afin de faciliter les procédures d’importation de ce produit». La réunion s’est déroulée en présence du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, ainsi que d’un certain nombre d’opérateurs économiques du secteur.
Une hausse vertigineuse du prix du café a été constatée ces derniers jours par les consommateurs chez les épiciers, les superettes et les grandes surfaces. Son coût au kilogramme a presque doublé sans raisons. Le prix du café ne cesse d’augmenter dans le marché national. En 7 mois, son prix est passé de 250 DA le kilogramme à plus de 400 DA/kg. Une hausse jamais justifiée ou expliquée par les producteurs qui, à chaque fois, narguent le consommateur en augmentant le prix de 10 à 20%.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont appelé récemment à «une campagne de boycott de café». Tayeb Zitouni, ministre du Commerce, avait examiné fin mai dernier avec les transformateurs et les importateurs de café, les défis relatifs à la hausse des prix du café au niveau du marché international, et ses répercussions sur le marché national, outre les voies possibles d’atténuer l’impact de la flambée des cours de cette substance aux bourses internationales.
Cependant de nombreux vendeurs ont continué à afficher des prix exorbitants et augmenter les prix sans fournir la moindre explication aux consommateurs. Cette situation a suscité de l’indignation et de la frustration parmi les acheteurs, qui peinent à comprendre les raisons de ces augmentations soudaines. Le défi demeure de trouver un équilibre entre les impératifs économiques globaux et les besoins locaux des consommateurs. Avec l’intervention du gouvernement, les prix du café vont en principe retrouver l’ancienne tarification ou du moins se rapprocher d’eux.
Les autorités ont promis de surveiller de près les pratiques commerciales et prendre des mesures pour garantir que «les prix restent raisonnables et justifiés». Pas moins de 130 000 tonnes de grains de café, d’une valeur d’environ 300 millions de dollars, sont annuellement importées.
Le robusta y représente plus de 85% de la valeur totale. L’organisation algérienne des consommateurs APOCE réclame de se pencher sur la structure des prix pratiqués par les torréfacteurs, constatant une fâcheuse habitude en Algérie où les prix ne suivent que les hausses sur le marché international et presque jamais les baisses.