Harfouch Mohamed, le martyr de la guillotine

25/03/2025 mis à jour: 19:06
930

Né le 15 juin 1922, à Bordj Menaiel, Mohamed Harfouche est un combattant de la première heure, dont le nom restera gravé dans la mémoire collective. 

Ce militant, très actif, qui a lutté au sein des cellules FLN/ALN à Alger, fait partie des 222 martyrs qui ont été guillotinés par les autorités coloniales durant la Guerre de libération. Issu d’une famille modeste, Mohamed quitte sa commune natale dès son jeûne âge et s’installe à Alger, où il a exercé le métier de pêcheur. Marqué par les exactions du système colonial, il rejoint les rangs du FLN très tôt, et participe à plusieurs actions contre l’ennemi. «Il a joué un rôle crucial dans le soutien de la Révolution à Alger. Au fil du temps, le martyr est devenu la cible des autorités coloniales qui ont procédé à son arrestation le 4 novembre 1955 à Bab Jdid. Certains journaux de l’époque l’ont qualifié de fumeur de kif, tueur numéro 2 de La Casbah», lit-on dans un document retraçant son parcours, établi par la direction des Moudjahidine et des ayants droit de la wilaya de Boumerdès. Après son arrestation, Mohamed a été emprisonné dans la cellule 4664 de la prison de Serkadji, où il a subi, avec d’autres militants de la cause nationale, les pires exactions. 

Condamné à mort, Mohamed Harfouch fut exécuté le 10 octobre 1957, à l’aube, aux côtés des martyrs Latabi Rabah, dit «Béjonia» et Inès Bachir Ben Mohamed, né en 1925 à Alger. Des noms qui se sont sacrifiés pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie dont on se souviendra à jamais. La guillotine, cette arme sauvage témoignant de la cruauté des autorités coloniales, a été mise en œuvre dès 1956, sous les ordres du gouvernement de Guy Mollet. 

De 1956 à 1958, il y a eu 16 exécutions doubles, 15 multiples, 8 quadruples, une quintuple. Pour la seule année 1957, 82 condamnés à mort ont été guillotinés, 41 à Alger, 7 à Oran et 34 à Constantine. Militant de la première heure, Ahmed Zabana a été, pour rappel, le premier à passer sous cette machine de guerre. 

Ce fut le 19 juin 1956, à 4 heures du matin, dans la cour de la prison de Serkadji. Avant sa mort en martyr, ce héros  écrit sous le pied de l’échafaud : «Dieu m’a choisi parmi ses fidèles qui doivent être sacrifiés. Je ne meurs pas en vain. Le peuple algérien sera victorieux et l’Algérie indépendante. Je demande à Dieu de me recevoir en martyr et de m’admettre en son paradis». R. Kebbabi

Copyright 2025 . All Rights Reserved.