Lors du Conseil des ministres, tenu dimanche, le président de la République a ordonné d’élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement sur tout le long de la bande côtière. Quel est votre avis sur cette décision ?
A plusieurs reprises, le président de la République a confirmé que le dessalement d’eau de mer est un choix stratégique pour assurer la sécurité hydrique du pays, surtout que notre bande côtière est estimée à 1400 km de longueur. Cette option permettra, sans doute aucun, de préserver nos ressources non conventionnelles pour les générations futures et assurer en même temps une eau potable de qualité aux citoyens, loin des aléas climatiques et la faible pluviométrie que vit le pays.
Les stations de dessalement sont généralement énergivores. Selon vous, est-il possible de les faire tourner grâce aux énergies renouvelables ?
Le dessalement, contrairement à ce que beaucoup pensent, est la technique utilisée pour l’extraction de l’eau douce à partir de l’eau de mer. Avec un coût de production qui ne cesse d’augmenter, l’énergie électrique est considérée comme l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les pays qui ont opté pour cette technique fortement énergivore. Face à ce dilemme, les énergies renouvelables pourraient être une bonne solution, surtout que l’Algérie est l’un des pays les plus ensoleillés au monde, favorisant ainsi la production de l’énergie solaire sans oublier le gisement éolien et géothermie important localisé essentiellement dans le sud du pays. Même si les stations de dessalement seront implémentées tout au long de la côte, elles peuvent évidemment être alimentées par de l’énergie renouvelable produite au Sud et injectée dans le réseau national.
Il est également question de relancer l’ensemble des projets des stations d’épuration des eaux usées. Quels sont les avantages à tirer d’une telle décision ?
La décision de relancer l’ensemble des stations d’épuration afin de répondre à une partie de la demande en eau d’irrigation est une décision très réfléchie qui entre dans le cadre d’une politique globale de rationalisation des ressources hydriques.
Il n’est surtout pas admissible qu’en 2023, certaines stations de traitement des eaux usées versent l’eau traitée dans les oueds sans en tirer profit. Ces mêmes stations produisent une biomasse capable d’être utilisée après un traitement approprié comme fertilisant, ce qui constitue un domaine très vierge et très prometteur pour les nouveaux diplômés intéressés par la création de start-ups.
Le Président a également instruit d’activer le rôle de la police des eaux afin de lutter contre le gaspillage. Un commentaire…
Grâce à la politique de subvention, le citoyen algérien paye l’eau de robinet à un prix beaucoup trop inférieur au prix réel de production qui ne cesse d’augmenter. Suite à cette situation, l’Etat doit mettre en service un système de contrôle et de lutte contre toute forme de gaspillage ou de pillage. La police des eaux peut également être un outil très performant pour lutter contre toute forme de pollution des ressources hydriques engendrée par les activités illicites des usines et des stations de lavage.