Guerre en Ukraine : Wagner dit contrôler Bakhmout au sens légal

04/04/2023 mis à jour: 08:53
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Bakhmout «est à nous» assure Wagner - Photo : D. R.

Ville de quelque 70 000 habitants avant le conflit, Bakhmout est le théâtre de combats particulièrement violents depuis des mois. Du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, la ville est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass.

Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué hier la prise de la mairie de Bakhmout, affirmant que cette conquête signifiait qu’il contrôlait désormais la ville «au sens légal». «Au sens légal, Bakhmout a été capturée. L’ennemi est concentré dans les zones ouest», a déclaré sur Telegram le chef de Wagner, Evguéni Prigojine.

Une vidéo, accompagnant son message, montre M. Prigojine brandissant un drapeau russe avec une inscription en l’honneur de Vladlen Tatarskiï, blogueur militaire russe fervent défenseur de l’offensive en Ukraine tué dimanche par l’explosion d’une bombe.

Cet attentat dans un café du centre historique de Saint-Pétersbourg a également fait 25 blessés, selon les autorités. «Les commandants des unités qui ont pris la mairie et tout le centre iront hisser ce drapeau», a déclaré M. Prigojine. «Voici l’entreprise militaire privée Wagner, voici les gars qui ont pris Bakhmout. D’un point de vue juridique, elle est à nous», clame-t-il.

L’état-major ukrainien a affirmé le contraire. «L’ennemi n’a pas arrêté son assaut sur Bakhmout. Cependant, les défenseurs ukrainiens tiennent courageusement la ville en repoussant de nombreuses attaques ennemies», a indiqué, dimanche soir, l’état-major ukrainien sur sa page Facebook.

«Bakhmout, Avdiivka et Maryinka restent au centre des hostilités», a-t-il ajouté dans son point de situation de hier à l’aube. «L’ennemi n’arrête pas ses assauts sur Bakhmout, essayant d’en prendre complètement le contrôle. Nos soldats ont repoussé plus de 20 attaques ennemies», a-t-il poursuivi.

Ville de quelque 70 000 habitants avant le conflit, Bakhmout est le théâtre de combats particulièrement violents depuis des mois. Du fait de la longueur de la bataille et des lourdes pertes subies par les deux camps, la ville est devenue le symbole de la lutte entre Russes et Ukrainiens pour le contrôle de la région industrielle du Donbass.

Les troupes russes ont progressé ces derniers mois au nord et au sud de la ville, coupant plusieurs routes d’approvisionnement ukrainiennes et s’emparant de sa partie orientale.

Le 20 mars, Evguéni Prigojine avait affirmé que Wagner contrôlait 70% de Bakhmout. L’Ukraine estime que la bataille pour Bakhmout est essentielle pour contenir les forces russes sur l’ensemble du front oriental, même si les analystes jugent l’importance stratégique de la ville limitée.

Dans son adresse de dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation à Bakhmout était difficile pour ses troupes.

La situation dans la région «est toujours très tendue», a souligné pour sa part dimanche la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, avant l’annonce du chef de Wagner. «L’ennemi essaie d’engager non seulement les combattants de Wagner mais aussi des unités de parachutistes professionnels», a-t-elle ajouté.

A mentionner que la Pologne a livré les premiers chasseurs MiG-29 qu’elle avait promis à l’Ukraine, a déclaré hier un responsable de présidence polonaise, après une annonce similaire de la Slovaquie fin mars.

«Quelques MiG ont déjà été envoyés, ils sont en effet utiles à l’Ukraine pour défendre notre sécurité à nous tous», a déclaré Marcin Przydacz, un conseiller de la présidence polonaise, à la radio privée RMF FM.

Le président polonais Andrzej Duda avait annoncé à la mi-mars une livraison de quatre appareils, une première de la part d’un membre de l’Otan, précisant que la Pologne disposait d’une quinzaine de MiG, hérités dans les années 1990 des forces armées de la République démocratique allemande (RDA).

Depuis, la Slovaquie avait annoncé avoir remis les quatre premiers appareils de ce type à l’Ukraine le 23 mars. Au total, Bratislava avait promis à Kiev 13 MiG-29, de conception soviétique.

L’Ukraine a récemment refusé de confirmer le nombre de ses MiG-29 en service, mais selon un rapport World Air Forces 2023 de Flight Global publié à la fin de l’année dernière, ce pays exploitait 43 appareils.

Kiev a demandé à plusieurs reprises à ses alliés occidentaux de lui envoyer des chasseur-bombardiers modernes, dans l’espoir d’obtenir des F-16 américains. Mais pour le moment, rien n’est acquis pour Kiev.

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