Guerre en Ukraine : 76 ressortissants algériens rapatriés

05/03/2022 mis à jour: 05:58
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Lors du premier vol de rapatriement des ressortissants algériens, 76 Algériens résidant en Ukraine sont arrivés jeudi soir à Alger en provenance de Bucarest (Roumanie), tandis que 4 autres vols sont prévus dans les prochains jours. 

Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, les a accueillis à leur arrivée à l’aéroport international d’Alger après l’atterrissage du vol spécial d’Air Algérie. 

Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé : «Les services de nos ambassades sont mobilisés au niveau frontalier avec l’Ukraine pour faciliter le passage des membres de notre communauté vers la Roumanie, la Hongrie et la Pologne.» Il a cependant précisé que «l’évacuation n’est pas obligatoire, mais en tenant compte de la volonté des membres de notre communauté de retourner ou non dans leur pays». 
 

Dans ce contexte, il a précisé que «de nombreux ressortissants algériens arrivés dans les capitales des pays susmentionnés n’ont pas voulu être évacués sur le vol d’aujourd’hui malgré la disponibilité des places dans l’avion». Le ministre a ajouté : «Certains souhaitent retourner étudier dans les universités prochainement, et d’autres sont restés pour d’autres raisons». Et de soulignant en même temps que «les ambassades et consulats algériens restent pleinement disposés à prendre en charge tout Algérien qui souhaite retourner au pays». «Des familles étrangères ont aussi offert de l’aide aux ressortissants algériens», a conclu le ministre, reconnaissant que la traversée de ces derniers du territoire ukrainien vers les frontières n’a pas été facile. 
 

Des centaines de milliers de réfugiés se sont lancés sur les routes de l’exil après l’invasion russe de l’Ukraine, fuyant les combats et les bombardements qui s’intensifient et une guerre dont les développements restent inconnus. Pris dans le piège de ce conflit, des ressortissants algériens ont difficilement fui leur pays de résidence. 
 

La situation se complique pour les Africains, qui disent faire l’objet de discriminations raciales. Les mauvais traitements infligés aux Africains qui tentent de quitter l’Ukraine ont d’ailleurs fait l’objet d’une déclaration de l’Union africaine. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux depuis le 26 février dénoncent les discriminations vécues pour rejoindre et traverser les frontières du pays attaqué par la Russie.

 Ces scènes montrent des étrangers qui n’arrivent pas à monter à bord des trains partant vers l’ouest depuis la gare de Lviv, mais aussi des tensions face aux forces de l’ordre à proximité de la frontière avec la Pologne ou des résidents d’origine africaine qui patientent dans le froid et la nuit. 
 

Des témoignages poignants 
 

Des témoignages tiennent cependant à insister sur le fait qu’«il n’y a pas eu de discrimination de la part des Polonais. Les discriminations ont eu lieu en Ukraine. Juste avant d’arriver à la frontière». 
 

Un communiqué, signé par la chargée d’affaires de l’ambassade de Pologne en Algérie, apporte des éclaircissements et des explications détaillés sur la situation actuelle à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Il relève que des informations erronées sont publiées dans les médias et sur les réseaux sociaux et souligne que «la Pologne accepte tous les réfugiés en provenance de l’Ukraine, quelle que soit leur nationalité». La Pologne «a ouvert plusieurs centres d’accueil pour les réfugiés fuyant l’agression russe à proximité des principaux postes-frontières entre la Pologne et l’Ukraine. Les arrivants peuvent y recevoir informations, repas, repos, aide médicale et psychologique». 
 

Depuis le 24 février, plus de 500 000 personnes ont traversé la frontière «quelle que soit leur nationalité». Elles sont originaires de plusieurs pays africains, dont l’Algérie, Nigeria, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée et Angola. 
«Face à l’afflux massif de personnes, l’accès à la frontière est saturé, entraînant des kilomètres de files d’attente. Les femmes avec enfants, les handicapés et les malades ainsi que les blessés sont prioritaires pour l’évacuation», est-il mentionné. 
 

L’ambassade de Pologne en Algérie ajoute que «des représentants de services consulaires de nombreux pays africains se sont déplacés à la frontière afin de veiller à la sécurité de leurs compatriotes». Ils ont vérifié sur place que des informations sur le traitement discriminatoire de citoyens de certains pays par les services polonais se sont avérées fausses. Les contrôles frontaliers sont effectués sur la base de la vérification du document de voyage, du visa et du motif du voyage. Les étrangers qui n’ont pas les documents légalement requis sont autorisés à entrer pour une durée de 15 jours pour des raisons humanitaires. Le contrôle des voyageurs se fait dans le respect de la dignité humaine quelle que soit leur origine ou leur religion. 
 

Le franchissement de la frontière vers la République de Pologne est possible sur la base d’un document confirmant l’identité (passeport, carte d’identité, etc.), même si sa validité a expiré. Il est important que les étrangers présentent au contrôle des frontières des documents fiables sur la base desquels il sera possible de confirmer leur identité. Il faut noter que le temps de contrôle aux frontières pour les étrangers qui ne remplissent pas les conditions d’entrée peut être prolongé. 

Les autorités polonaises font tout leur possible pour permettre à tous les étrangers se présentant aux postes de contrôle frontaliers d’obtenir un abri sur le territoire de la République de Pologne en ces temps difficiles. 
 

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