Guerre commerciale de Trump : la Chine, le Mexique et le Canada annoncent répliquer aux droits de douane américains

02/02/2025 mis à jour: 07:58
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Pékin a déclaré porter plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Mexico a de son côté a annoncé «des mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts» de son pays.

La Chine, le Mexique et le Canada ne comptent pas rester sans réagir face aux nouvelles mesures américaines. Pékin a annoncé le 2 février qu’il riposterait aux nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump, soulignant que les guerres commerciales ne produisaient « pas de vainqueurs ». Le président américain a décidé d'ajouter 10% de taxes supplémentaires sur les produits en provenance de la Chine, le deuxième plus grand partenaire commercial des États-Unis après le Mexique, qui, lui, se voit imposer des droits de douane de 25%. Cette décision a évidemment suscité des réactions chez les dirigeants des pays concernés.

Le commerce entre la Chine et les États-Unis a atteint environ 500 milliards d'euros durant les 11 premiers mois de 2024, mais les États-Unis accusent un déficit commercial de près de 260 milliards d'euros sur cette période, selon les chiffres officiels. « La Chine est profondément mécontente et s'oppose fermement » à l'augmentation des taxes, a réagi le ministère du Commerce chinois dans un communiqué, annonçant des mesures en réponse pour « protéger résolument » ses intérêts. « Une guerre commerciale ou une guerre de droits de douane ne bénéficie à personne », a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans une autre déclaration.

Pékin a également annoncé qu’il porterait plainte contre Washington devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant que les nouvelles taxes violait gravement les règles de l’OMC. Le ministère chinois a critiqué la politique des droits de douane, affirmant qu’elle « ne résout aucun des problèmes des États-Unis » et qu’elle « sape la coopération économique et commerciale normale ». Selon lui, les États-Unis devraient se concentrer sur leurs propres problèmes internes, comme la crise du fentanyl, plutôt que de menacer d’autres pays avec de nouvelles taxes.

Le Canada, de son côté, a fait savoir qu’il allait imposer des droits de douane sur les produits américains en représailles. Le Premier ministre Justin Trudeau a affirmé lors d’une conférence de presse : « Si le président Trump veut inaugurer un nouvel âge d’or pour les États-Unis, la meilleure voie est de s’associer avec le Canada, et non de nous punir. »

Le Mexique, par l’intermédiaire de sa présidente Claudia Sheinbaum, a également réagi vivement aux annonces de Donald Trump. Elle a déclaré sur X (anciennement Twitter) qu’elle mettrait en place des « mesures tarifaires et non tarifaires pour défendre les intérêts du Mexique » en réponse aux droits de douane. Ces mesures, selon Washington, sont justifiées par le besoin d’obliger les trois pays à lutter contre le trafic de fentanyl et la migration illégale vers les États-Unis.

La Maison-Blanche a affirmé sans fournir de preuves que les cartels de la drogue mexicains avaient formé une « alliance avec le gouvernement du Mexique ». En réponse, Claudia Sheinbaum a rejeté ces accusations, qualifiant de « calomnie » ces affirmations et dénonçant les fabricants d’armes américains, accusés de vendre des armes aux groupes criminels mexicains. Elle a précisé que son gouvernement avait saisi « 40 tonnes de drogues, dont 20 000 doses de fentanyl » en quatre mois, et a lancé un défi aux autorités américaines de combattre plus efficacement la vente de stupéfiants dans leurs propres villes.

La présidente mexicaine a toutefois proposé à Donald Trump de créer un « groupe de travail » avec les meilleures équipes de sécurité et de santé publique des deux pays. Elle a ajouté que « ce n’est pas par l’imposition de droits de douane que l’on trouve des solutions, mais par le dialogue », soulignant l'importance de respecter les droits humains dans les discussions sur la migration.

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