Guerre au Soudan : la faim aurait tué au moins 500 enfants

22/08/2023 mis à jour: 17:18
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Des enfants au nord d'Omdurman, au Soudan, le 5 août 2023

L'ONG Save the Children a rapporté que durant les quatre mois de guerre au Soudan, au moins 498 enfants ont perdu la vie à cause de la famine, et potentiellement des centaines d'autres encore. 

Avant le début des hostilités, un habitant sur trois souffrait déjà de la faim dans ce pays. Arif Noor, le directeur de Save the Children au Soudan, a exprimé son alarme en déclarant : «Des enfants meurent de faim alors que cela aurait tout à fait pu être évité».

«Au moins 498 enfants au Soudan et probablement des centaines d'autres sont morts de faim» depuis le début de la guerre le 15 avril, a-t-il ajouté. «Nous n'aurions jamais imaginé voir autant d'enfants mourir de faim, mais c'est la nouvelle réalité du Soudan». Malheureusement, la situation risque de s'aggraver, car Save the Children a été contrainte d'interrompre le traitement de «31 000 enfants souffrant de malnutrition» en raison de l'impossibilité d'opérer dans les zones de combat. De plus, en mai, une usine produisant 60% des traitements nutritionnels pour enfants a été détruite.

La guerre en cours entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) a déjà causé environ 5000 décès depuis le 15 avril, selon l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). Elle a également contraint plus de quatre millions de personnes à fuir.

Cependant, malgré cette crise humanitaire, la communauté internationale éprouve des difficultés à financer l'aide aux déplacés, aux réfugiés, aux blessés et aux victimes de violences sexuelles. En outre, les humanitaires font face à des obstacles imposés par les autorités et sont souvent attaqués, ce qui entrave leur action. Ils ont seulement reçu 27% des fonds nécessaires pour mener à bien leurs missions.

Les violences se sont poursuivies mardi, principalement à Khartoum et au Darfour, région occidentale où vivent environ un quart des 48 millions de Soudanais. Malheureusement, les combats entravent l'accès à l'aide humanitaire, et même l'hôpital turc qui fonctionne encore à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, est submergé par l'afflux des blessés.

Au milieu de cette crise, les Forces de soutien rapide (FSR) et des milices alliées ont incendié au moins 27 localités du Darfour, selon un laboratoire en recherche humanitaire de l'Université américaine de Yale. Nathaniel Raymond, directeur de ce laboratoire, souligne que les FSR opèrent librement tandis que l'armée est retranchée dans ses bases.

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