Le Syndicat français des pilotes de ligne (SNPL) a appelé, dimanche dernier, à une grève et à un rassemblement, aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale après le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien, ont rapporté des médias français.
«Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an sur le secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre», a annoncé un porte-parole du syndicat ultra-majoritaire chez les pilotes. «Nous appelons à un rassemblement près de l’Assemblée nationale en fin de matinée», est-il ajouté. Dans un communiqué commun, plusieurs autres syndicats du secteur – l’UNSA transport, l’UNSA PNC, la CFE-CGC Fnema, l’Unac, le SNPNC-FO et FEETS-FO – ont annoncé qu’ils appelaient «tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l’Assemblée nationale le 14 novembre». «Ce projet est une attaque sans précédent sur le secteur de l’aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité», ont-ils dénoncé.
Les députés français, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé, vendredi dernier, l’alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien proposé par le gouvernement, en limitant toutefois sa durée à un an et en excluant du dispositif l’Outre-mer et la Corse. Cet amendement est censé alourdir d’un milliard d’euros la fiscalité du transport aérien avec entrée en vigueur le 1er janvier 2025. Le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, avait réaffirmé, vendredi dernier, son opposition et estimé qu’en excluant les territoires ultramarins et la Corse de cette augmentation de taxe, les députés avaient «reconnu» les risques d’une telle mesure pour «la compétitivité des compagnies françaises».
Le SNPL a dénoncé «une multiplication par trois de cette taxe, sans qu’une consultation des acteurs du secteur n’ait eu lieu». «Alors que de nombreux acteurs du secteur aérien se remettent à peine des effets prolongés de la période de la crise de Covid-19, cette imposition supplémentaire entraînera à terme des dizaines de milliers de suppressions d’emplois en France», a affirmé le syndicat, qui demande au gouvernement de reculer.
Pour sa part, le ministre des Transports, François Durovray, a défendu cet alourdissement fiscal. «Cette taxe a, à la fois, une vertu de contribution au rétablissement des comptes de l’Etat, mais aussi une visée environnementale, du fait des émissions carbone de l’aviation» a-t-il a indiqué.
La compagnie nationale de transport aérien, Air Algérie, n’a pas encore réagi à la grève annoncée dans le transport aérien français. Ce mouvement de protestation risque de provoquer des perturbations dans le programme des vols de la compagnie publique, en provenance et à destination des aéroports français.