Grève des étudiants de chirurgie dentaire à Constantine : La situation reste bloquée

22/03/2022 mis à jour: 01:01
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En grève depuis le 9 janvier dernier, les étudiants des 2e, 3e et 4e années de la chirurgie dentaire, dépendant de la faculté de médecine rattachée administrativement à l’Université Salah Boubnider (Constantine 3), viennent de franchir un nouveau cap. 

Les grévistes ont décidé de hausser le ton pour réitérer leurs revendications, en passant la nuit de dimanche à lundi derniers à l’intérieur même du département, situé dans la partie basse de la cité Emir Abdelkader. Des sacs de couchage ont été installés à l’entrée du siège du département avec des pancartes et des banderoles, à travers lesquelles les étudiants expriment leur ras-le-bol. 

Selon leurs dires, l’objectif de ce mouvement est double, non seulement pour dénoncer les conditions pédagogiques jugées inadmissibles, aggravées durant la pandémie, mais surtout les pratiques de l’administration «visant à tromper l’opinion publique». «Lors d’une dernière conférence de presse, le recteur de l’université Salah Boubnider (Constantine 3) dont nous dépendons a fait des déclarations, affirmant que la réparation des fauteuils dentaires a atteint 60%, il y a eu également l’acquisition des consommables pour les travaux pratiques et autres. Nous étions sidérés, car tout ce qu’il avait avancé est faux», a déclaré Abdelaziz Mouataz, représentant des étudiants. «Les fauteuils dentaires n’ont fait l’objet, jusqu’à ce jour, d’aucune réparation. 

Les consommables fournis aux étudiants étaient en stock depuis presque deux ans», a-t-il ajouté. «C’est seulement après nos réclamations que l’administration a fait sortir ces moyens nécessaires pour notre formation. Les nouveaux consommables sont arrivés à notre département, il y a environ une semaine. 

Pis encore, on nous a fait savoir également que les nouveaux fauteuils dentaires seront disponibles au niveau de la faculté au mois de juin prochain  ! 

C’est absurde», a-t-il martelé. Pour rappel, les étudiants de cette spécialité dénoncent un ensemble de dépassements, dont le manque des moindres outils nécessaires pour leur formation, à l’exemple des consommables, des lampes scialytiques, des fauteuils dentaires. Ils signalent également le manque de plâtre dentaire, la dégradation du peu de moyens qui existent ainsi que le non-fonctionnement du simulateur dentaire et l’absence d’une véritable formation pratique pour un futur chirurgien dentaire. 
 

Une réunion prévue au ministère
 

En plus de toutes ces insuffisances, les étudiants soutiennent qu’ils déboursent leur propre argent afin de s’approvisionner en moyens nécessaires pour leur formation. Ils affirment même qu’ils ont dû recourir à des têtes de mouton pour apprendre à faire des extractions dentaires. En colère, les étudiants interrogés estiment que le comportement de l’administration les déçoit encore plus. «En plus des mesures répressives exercées à l’encontre des étudiants. L’administration détourne le but des rencontres et fournit aux médias de fausses informations. 

C’est la raison pour laquelle nous demandons l’ouverture d’une enquête sur tous les plans, notamment budgétaire et pédagogique en l’absence de la pratique au sein de notre département», ont-ils soutenu, affirmant que la reprise de cours n’aura lieu qu’après la concrétisation de leurs revendications, qui remontent à des années. 

En conclusion, les représentants des étudiants affirment avoir été conviés aujourd’hui (mardi, ndlr) à une réunion au niveau du ministère. Afin d’écouter l’autre son de cloche sur les véritables raisons de ce blocage entre l’administration et les étudiants, nous avons contacté Ahmed Bouras, recteur de l’université Salah Boubnider, Constantine 3. «Toutes leurs revendications que nous avons jugées, d’ailleurs, légitimes ont été prises en charge. Jusqu’à présent, nous ignorons les véritables raisons de ce mouvement, parce que nous avons tenu avec eux (les étudiants, ndlr) plusieurs réunions avec la signature des PV», a-t-il répondu. 

Et d’accuser : «Selon l’interprétation de l’administration, l’objectif de cette grève est politique plus qu’autre chose. A mon avis, le ministère de l’Intérieur gèle les activités de toute organisation ayant deux bureaux nationaux. Et c’est leur cas ici.» 
 

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