Dans les services de l’état civil, les travailleurs étaient là sans pour autant accomplir leur mission. La grève a été largement suivie. «Même si je ne suis pas syndiquée, il est de mon devoir de soutenir cette action qui concerne tous les travailleurs de la Fonction publique. Nous sommes tous dans le besoin et nous vivons tous les aléas de l’inflation.
Ceci sans pour autant inquiéter les responsables», déclare Fahima, employée à l’annexe de l’état civil du quartier les Vergers, à Birkhadem. Ses déclarations sont vite soutenues par ses collègues, dont certains sont syndiqués. Ils reviennent tous sur les maigres augmentations qui sont vite englouties par la cherté de la vie.
Dans le secteur des finances, c’est celui des impôts qui a suivi fortement le débrayage.
Les inspections et les centres d’impôts ont tous été fermés. Ambiance de vendredi à travers plusieurs wilayas dans ces centres qui, d’habitude, grouillent de monde, notamment en cette période de dépôt de bilans d’activité annuelle.
Selon le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (SAFI), le taux de suivi dépasse les 75%. «Suite à l’appel à la grève par les différents syndicats de la Fonction publique, les fonctionnaires des impôts ont démontré leur engagement et ont répondu présent avec un taux de suivi très important dépassant les 75% durant ce premier jour.
Dans certaines directions de wilaya, les fonctionnaires ont complètement paralysé le secteur avec un taux de grève de 100%. Je citerai à titre d’exemple Tizi Ouzou, Blida, Djelfa ou encore Bouira», déclare Abdelhamid Bouallègue, secrétaire général du SAFI. Pour lui, cette action est différente de celles que son syndicat avait lancées ces derniers mois. «L’ensemble du personnel est encouragé par cet engagement général des autres fonctionnaires de la Fonction publique», ajoute-t-il. Idem pour les autres secteurs, tels que la santé ou encore l’éducation, où les taux sont très appréciables. Ils dépasseraient les 70%.
Pour la Confédération des syndicats autonomes (CSA), le taux national ne peut être connu qu’en fin de journée. «Nous attendons de recevoir les taux des coordinateurs nationaux des 28 syndicats participants à cette grève pour donner le taux final. Toutefois, pour nous, la véritable satisfaction est la réaction des autorités qui ont donné de la légitimité à notre action et à nos revendications.
Nous sommes déjà satisfaits par ce résultat et nous continuerons jusqu’à obtenir nos droits, dont essentiellement une revalorisation salariale qui correspond à l’inflation que nous vivons depuis plusieurs années», déclare Boualem Amoura, président du Satef et coordinateur de la CSA. Il estime que les taux de suivi de la grève vont encore augmenter demain, où la paralysie totale sera atteinte.
Il est à rappeler que la Confédération des syndicats autonomes en collaboration avec plusieurs organisations syndicales, dont des fédérations affiliées à la centrale syndicale UGTA, ont décidé d’aller vers une grève générale de deux jours, hier et aujourd’hui, en réponse aux dernières dispositions prises par le gouvernement quant à la nouvelle grille des salaires et la révision de l’IRG. Les augmentations, qui n’ont pas dépassé les 6000 à 8000 DA, sont décevantes et en deçà des attentes des travailleurs de la Fonction publique, dont les salaires n’ont pas bougé depuis 2012.
Ils réclament un observatoire national du pouvoir d’achat et une revalorisation de la valeur du point indiciaire pour passer de 45 à 100 DA. Dans leur action, la CSA et ses alliés évoquent déjà la piste de l’escalade.