Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces anti-émeutes qui ont répondu en lançant des gaz lacrymogènes.
Une vaste manifestation s’est tenue à Athènes vendredi 28 février pour commémorer le deuxième anniversaire de la tragédie ferroviaire de 2023, la plus meurtrière de l’histoire récente de la Grèce. L’événement a été marqué par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, comme l’ont montré les images diffusées par la télévision publique Ert. Les services de secours EKAV ont signalé cinq blessés.
Environ 200 000 personnes se sont rassemblées aux abords du Parlement pour rendre hommage aux 57 victimes de l’accident. La tension est montée lorsque des manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces antiémeutes, qui ont répliqué en dispersant des gaz lacrymogènes. Un photographe de l’AFP a observé au moins deux blessés, dont un journaliste de l’agence de presse grecque ANA.
Selon les estimations des autorités, plus de 325 000 personnes ont participé aux mobilisations à travers le pays. Sophia Gianniri, une manifestante de 33 ans, a décrit une atmosphère initialement pacifique et émouvante, marquée par la présence de familles et d’enfants. Elle a raconté avoir vu un cocktail Molotov être lancé devant le Parlement, ce qui a déclenché une réponse immédiate des forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogènes. Irritée par ces fumées, elle a témoigné de l’intensité des événements.
À Athènes, la dispersion des manifestants s’est opérée dans les rues avoisinantes de la place Syntagma, où des débris de marbre, des poubelles renversées ou incendiées jonchaient les avenues. À Thessalonique, un groupe de protestataires a attaqué la police avec des projectiles, amplifiant les tensions. Dans la capitale, les forces de l’ordre ont procédé à une vingtaine d’arrestations.
La mobilisation a paralysé la Grèce, déjà fortement impactée par une grève générale touchant aussi bien le secteur public que privé, entraînant l’arrêt quasi total des transports. Les manifestants ont réclamé justice pour les victimes du drame ferroviaire du 28 février 2023, dans un mouvement de contestation d’une ampleur exceptionnelle.