Grand prix de la poésie Dante-Alighieri 2023 : L’écrivain algérien lauréat

25/12/2023 mis à jour: 00:30
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Le poète, sociologue, dramaturge et anthropologue algérien Habib Tengor a décroché, le 15 décembre dernier à Rome, en Italie, le Grand Prix de la poésie Dante-Alighieri 2023.

Habib Tengour est un écrivain, poète et sociologue algérien né à Mostaganem le 29 mars 1947. En 1959, Habib Tengour arrive en France avec son père, qui était enseignant de langue arabe et a appris le métier de plombier à Nantes. 

Militant nationaliste avant 1954, il a quitté l’Algérie pour échapper aux persécutions policières. Habib poursuit ses études à Paris et, après avoir obtenu une licence de sociologie, rentre en Algérie effectuer son «Service national», militaire puis civil. Il est enseignant à l’université de Constantine. Il partage depuis son temps entre l’Algérie et la France, ses activités universitaires et le travail littéraire. Il est l’auteur de plusieurs poèmes, récits et essais. 

Dans le registre de la poésie, citons Tapapakitaques, la poésie-île, P.J. Oswald, Paris, 1976., La Nacre à l’âme, couverture et trois dessins de Khadda, éditions de l’Orycte, Sigean, 1981, L’Arc et la cicatrice, Entreprise nationale du livre, Alger, 1983 ; éditions de la différence, 2006, Schistes de Tahmad II, couverture et quatre dessins d’Abdallah Benanteur, éditions de l’Orycte, Paris, 1983, Ce Tatar-là 2, 1999, Épreuve 2, Dana, Rennes, 2002, États de chose, suivi de Fatras et La sandale d’Empédocle (témoignages 1991-1994), La rumeur des âges, La Rochelle, 2003. Gravité de l’ange, Éditions La Différence et Paris, 2004. Il a aussi consacré  plusieurs ouvrages sur le théâtre et l’anthropologie. 

Parmi ces essais, citons, entre autres, L’Algérie et ses populations, en collaboration avec Jean-Pierre Durand, éditions Complexe, Bruxelles, 1985, Spatialités maghrébine traditionnelles : étude d’un cas, les Beni-Zéroual, thèse de troisième cycle, Paris, 1985, Retraite (témoignages), photographies d’Olivier de Sépibus, texte de Habib Tengour, traduction vers l’arabe par Saïd Djabelkheir et Esma Hind Tengour, Éditions Le Bec en l’Air, Manosque, 2004. 

Pour certains connaisseurs, Habib Tengour «se découvre dans une écriture oscillant entre la dérive imaginative du jeu surréaliste et le souffle lyrico-épique de la tradition poétique arabe et s’affirme dès le début des années 80 comme un auteur important de la nouvelle génération d’écrivains maghrébins de langue française. Il s’exprime de façon privilégiée dans la poésie et ses récits, inclassables, si l’on s’en tient aux catégories génériques traditionnelles, sont éminemment poétiques.

 Ils sont, du reste, implicitement ou explicitement donnés par l’auteur lui-même comme quête, par-delà la narration à plusieurs strates qu’ils véhiculent, de la poésie décrétée «but ultime. Avec la nouvelle génération, dont Tengour est un exemple représentatif, la littérature algérienne de langue française montre qu’elle a assimilé et dépassé un héritage (double) et, si elle lui a payé son tribut, ce n’est que pour mieux en prendre congé». 

Habib Tengour est «un homme de la trace. Même si le sillon fertile du terroir natal l’attire irrésistiblement, même si lui viennent parfois des pulsions de laboureur ou de sourcier, il n’en parcourt pas moins l’espace comme un vrai nomade. Ce mode de vie – qui est aussi un mode d’être et d’écriture – n’est certes pas de tout repos. Il le reconnaît d’ailleurs lui-même et parle à ce propos de «tension». 

On pourrait aisément mettre ce terme au pluriel : tensions entre l’ici et l’ailleurs, le passé et le présent, les Ancêtres et leurs héritiers, le politique et le poétique, le rêve et la réalité». 

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