Génocide au Guatemala : 2860 ans de prison requis contre un ex-général

08/11/2024 mis à jour: 18:15
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Benedicto Lucas Garcia, 92 ans, déjà condamné pour crimes contre l’humanité, est accusé d’avoir joué un rôle dans le massacre de plus de 1200 indigènes mayas ixils entre 1978 et 1982, alors que son frère était au pouvoir.

Le parquet du Guatemala a requis une peine extrêmement sévère de 2860 ans de prison à l'encontre de l'ex-général Benedicto Lucas Garcia, âgé de 92 ans, pour son implication dans des actes de génocide et des crimes contre l'humanité commis pendant la guerre civile guatémaltèque (1960-1996). Ce procès, qui s'inscrit dans une série de tentatives de justice pour les atrocités commises pendant cette période, est la deuxième affaire de génocide à être jugée au Guatemala, après la condamnation de l’ancien dictateur Efraín Ríos Montt en 2013.

Benedicto Lucas Garcia est accusé d’avoir joué un rôle central dans les opérations militaires visant à éliminer les Mayas ixils, une population indigène qualifiée d'« ennemi intérieur » par les autorités militaires de l'époque. Le parquet a demandé 30 ans de prison pour génocide, 30 ans pour crimes contre l'humanité, et 2800 ans pour la disparition forcée de 70 personnes. Bien que la loi guatémaltèque limite la peine effective à 50 ans d’emprisonnement, ces demandes symboliques reflètent la gravité des accusations.

Des documents militaires, des preuves médico-légales, ainsi que des témoignages de survivants, ont été présentés tout au long des sept mois du procès. La procureure Mercedes Morales a décrit des opérations militaires « impitoyables » contre des victimes vulnérables, incluant des enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes, parfois brûlés vifs après les exécutions.

Lucas Garcia, actuellement détenu dans un hôpital militaire, purge déjà une peine de 58 ans pour des crimes antérieurs. Sa condamnation symboliserait une avancée dans la reconnaissance des souffrances infligées aux populations indigènes et le droit des victimes à obtenir justice. La guerre civile au Guatemala a laissé un lourd bilan de 200 000 morts et disparus, dont 93 % sont attribués aux forces de l'État, selon les Nations Unies.

La sentence est attendue la semaine prochaine, marquant potentiellement une étape historique dans la lutte contre l’impunité pour les crimes de la guerre civile guatémaltèque.

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