Galerie d’art le Regina à Tiaret : Un gâchis pour l’économie et l’artisanat

30/03/2024 mis à jour: 09:56
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Une galerie d'art désespérément vide

Réalisée au début des années 2000 pour être un joyau commercial et artistique devant valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel de la ville de Tiaret, la galerie d’art située au sous-sol de l’ensemble urbain  Le Regina Mohamed Boudiaf, reste étrangement fermée.

 Ses vingt locaux affectés suivant location par l’organisme gestionnaire, l’AFWIT, à des artisans locaux, la galerie continue de sombrer dans l’anonymat sous un silence pesant. 

Il y a quelque temps, nous avons tenté une visite à l’intérieur, mais nous sommes retournés bredouilles tant les magasins n’ouvrent pas ou rarement pour un ou deux artisans qui les utilisent pour stocker plutôt leurs produits. 
Il n’y a pas si longtemps, l’idée de la reprise de ce lieu par les artisans avait fait son chemin et un ex-wali a concrétisé ce vœu en instruisant l’agence de régulation foncière de wilaya à établir des baux de location avec des loyers modérés. 

Les débuts ont été plutôt bons et des perspectives futures tracées avec l’aide des directions du tourisme, de l’artisanat voire avec le secteur hôtelier et des agences de voyage. 

Objectif déclaré : faire de ce lieu, une halte obligée pour les visiteurs et autres touristes qui transitent par la capitale du Sersou. Au fil des ans, l’entrain n’étant plus de mise, voilà que l’organisme gestionnaire en est venu à décider de l’augmentation du prix du loyer. «Majoré de 5% initialement, le loyer a grimpé jusqu’à 300%», dira le président de la chambre des arts et des métiers, Ahmed Belfodhil, lui-même artisan en ébénisterie. 
 

Volte-face

Faisant le constat de cette volte-face qui les met en demeures de s’acquitter du loyer dont ceux antérieurs ou à évacuer, certains ont joint leurs voix à celle du président pour interpeller les autorités par écrits. L’une des missives étant adressée au chef de daïra lui demandant d’entrouvrir une solution médiane. 

Celle-ci passait par l’installation de stands spécialement aménagés sur l’esplanade avec en sus des artifices pour attirer les visiteurs sur des produits artisanaux locaux pourtant prisés par la population. 
 

Entre-temps, l’agence foncière à qui est dévolue la gestion avait engagé des travaux d’aménagements en extérieur jusque sur la chaussée à hauteur de 20 millions de dinars,  mais les travaux n’ont ramené rien de positif aux locataires qui subissaient des dommages tant les infiltrations d’eaux avaient provoqué des dégâts. 

Un épisode malvenu d’autant que cet ensemble qui fonctionne apparemment sans statut particulier n’a été qu’un énorme gâchis pour la collectivité et les pouvoirs publics locaux quand on sait qu’en plus de ces locaux, il existe de superbes espaces dédiés au commerce toujours fermés. 

Quand on sait que des dizaines de milliards ont été injectés  il y a plus de vingt ans par le Trésor public pour une œuvre qui n’a apporté aucune valeur ajoutée et que la gabegie continue, n’est-il pas temps d’entrouvrir une solution raisonnable ? 

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