Fruits et légumes durant le Ramadhan : Le ministère du Commerce rassure sur la disponibilité des produits

11/03/2024 mis à jour: 21:22
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Le plan d’action du ministère du Commerce doit se faire en coordination avec les secteurs concernés en fixant les marges des produits de large consommation - Photo : D. R.

La cheffe de cabinet au ministère du Commerce a tenu à préciser que les augmentations non justifiées des prix par les producteurs et les vendeurs ou même les mandataires est une «spéculation et qu’il y aura des poursuites».

Souhila Abileche, cheffe de cabinet au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, a abordé hier, lors de son passage à la Radio nationale (Chaîne III), un certain nombre de thèmes liés à l’actualité, tels que la régulation du marché, la maîtrise des prix et les mesures entreprises pour le mois de Ramadhan.

Selon elle, «cette année sera une année d’encadrement du marché d’où l’importance de lancer des enquêtes de consommation pour dresser un tableau de bord et avoir des indicateurs dans le but de savoir exactement nos besoins en production et la disponibilité des produits».

Elle poursuit : «On est à l’aise. Il faut valoriser ce qui a été réalisé, il faut savoir qu’avant, l’Algérie importait les fruits et légumes (tomates, pommes de terre courgettes), actuellement tout ce qu’on consomme, mis à part quelques fruits tels que la banane, est issu de la production nationale».

L’invitée de la radio admet quand même «qu’il faut un encadrement bien ficelé durant toute l’année et au-delà du Ramadhan». Selon elle, «il faut donner plus d’importance à tout ce qui est infrastructures et plateformes de distribution, aux grandes surfaces, car c’est à travers eux qu’on peut réguler, il y a le paiement électronique, la facturation et cela permet le suivi de la structure des prix».

Elle a tenu à préciser que les augmentations non justifiées des prix par les producteurs et les vendeurs ou même les mandataires est une «spéculation et qu’il y aura des poursuites». Le plan d’action du ministère du Commerce doit se faire en coordination avec les secteurs concernés. On fixe les marges des produits à large consommation.

«Produits à la portée des consommateurs»

Les viandes par exemple ont bénéficié de plusieurs mesures, dont celles de la loi de finances : «Nous avons 60 000 tonnes comme besoin recensé et 20 000 tonnes en compléments importés. Il y a des importations qui ont été effectuées par les opérateurs économiques.

Il faut dire que si l’Etat accorde ces mesures, c’est pour avoir des produits à la portée des consommateurs mais à mi-chemin, on trouve des intermédiaires qui utilisent ces mesures à leur faveur, ils prennent directement la marge pour eux.

On est obligés de plafonner là ou l’Etat accorde des mesures de subvention», met-elle en exergue. Pour le mois de Ramadhan, elle précise qu’il y a eu «une adhésion de plusieurs producteurs à l’appel du ministère du Commerce pour prendre en considération ce mois sacré et préparer des prix et des packs spécial ramadhan (60 % des produits de large consommation)».

Les offices de régulation sont au niveau du ministère de l’Agriculture, il y a aussi un planning de déstockage avec les taux demandés par le marché local. Elle avertit que le contrôle cette année sera renforcé à tous les niveaux, auparavant, il était concentré directement au niveau du commerçant en détail, or, il se trouve qu’il est le dernier maillon de la chaîne.

C’est ainsi que «le contrôle remontera jusqu’à la source (producteur ou importateur), il y aura un  tracking au niveau des circuits». Les enquêtes de contrôle ont pratiquement mis en évidence que «l’ensemble des augmentations des prix sont au niveau des intermédiaires et des distributeurs» et c’est le citoyen qui en paye le prix fort.

Concernant le marché informel, elle dira qu’«il existe depuis des années, c’est un point noir mais il nous a aidés pendant la période du Covid et l’Algérie n’a pas connu à cette époque critique de perturbations aiguës pour la disponibilité des produits». Mais pour encadrer efficacement le marché, il faut impérativement aller vers la grande distribution.

Il y a eu en outre un plan pour moderniser les marchés de gros et avoir une traçabilité sur ce qui rentre et ce qui est vendu. La traçabilité des produits à travers des factures est un objectif primordial. Concernant le lait, elle dira : «Nous étions à 14 000 tonnes de poudre de lait, on est passés à 20 000 tonnes, une quantité qui est distribuée à travers un réseau numérisé.

Le principe instauré dans la distribution, c’est de garder le sachet de lait dans le rayonnage directement de la commune ou la wilaya.» Malheureusement, certains distributeurs ont fait dans un passé récent de la déviation : si le sachet de lait est destiné à telle commune, vue la distance, il était détourné vers une unité de production des produits laitiers, ce qui a automatiquement suscité des perturbations.

Selon Mme Abileche, il existe 54 marchés de gros de fruits et légumes, dont 8 régionaux avec des capacités limités. «La distribution agroalimentaire se réduit à des concentrations éparpillées sur 4 régions, dont Oued Smar avec 400 grossistes.

Nous avons 9 hypermarchés sur tout le territoire national et pour augmenter ce nombre, il faut aller vers l’investissement. Actuellement, un texte de loi est en préparation pour la grande distribution pour définir les modalités», tient-elle à mettre en avant. 
 

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