Sans être connue des journalistes littéraires, et très peu du grand public, la Française Mélissa Da Costa a vendu l’an dernier plus de 600 000 livres : la discrétion réussit à cette romancière qui se décrit comme «instinctive».
Cette ancienne chargée de communication a été la grande surprise du classement GfK des dix auteurs les plus vendus en France en 2021 : huitième place, 614 000 exemplaires. Le quotidien Le Figaro, qui publiait ce classement en janvier, a été pris de court.
«On l’avoue : nous n’avons encore jamais lu un roman de Mélissa Da Costa», écrivait le critique maison (et romancier) Mohammed Aïssaoui.
«A croire qu’ils ne mettent jamais un pied en librairie...», se gaussait alors sur Twitter Sébastien Thomas-Calleja, un libraire du magasin Fnac près de Versailles, à une vingtaine de kilomètres de Paris. Surprise aussi pour cette autrice de 31 ans, qui ne s’attendait aucunement à rejoindre dans ce «top 10» de grosses pointures comme Virginie Grimaldi, Valérie Perrin ou Aurélie Valognes. «Pour moi, tout a été fulgurant», dit-elle à l’AFP.
Elle a commencé en s’autopubliant sur la plateforme du géant américain Amazon, avec un titre alambiqué, Recherche compagnon de voyage pour ultime escapade.
Et ça n’a pas fonctionné. Son fabuleux destin commence quand elle dépose ce même roman en 2018 sur une plateforme de mise en relation avec des éditeurs, monbestseller.com.
L’éditeur Carnets Nord la contacte alors qu’elle se trouve aux antipodes, dans la région viticole du sud de la Nouvelle-Zélande, à Cromwell. «J’étais partie pour un road trip d’un an. Je faisais les vendanges, je vivais dans un van», raconte-t-elle.
«Un jour à Paris, pendant la nuit pour moi, l’éditeur m’a appelée pour me dire combien il avait aimé mon roman».
Celui-ci, à sa parution au printemps 2019, est rebaptisé Tout le bleu du ciel.