Fixée pour le 12 septembre en cours : La visite du rapporteur spécial de l’ONU sur les libertés reportée

08/09/2022 mis à jour: 02:49
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La visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’association, de réunions et de manifestations programmée du 12 au 22 septembre en cours vient d’être reportée, à la demande du gouvernement. Elle est renvoyée, selon une source proche du dossier, à l’année 2023, sans pour autant préciser de date.

 La venue de Clément Nyaletsossi Voule, nommé rapporteur spécial sur les libertés en 2018, selon la même source, a été renvoyée plusieurs fois depuis 2020. «Actuellement, le rapporteur est en discussion avec les autorités algériennes pour fixer une nouvelle date», indique notre source. Interrogé sur le report de cette visite, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, la qualifie «de refus déguisé de la venue du représentant onusien de la part des autorités». «Le report de cette visite est le 9e depuis 2011. 

Il n’est qu’un refus déguisé de la venue du rapporteur, tellement la situation des libertés publiques est catastrophique, surtout pour les droits relevant du mandat des rapporteurs, à savoir les multiples violations des libertés d’association, avec la dissolution du RAJ, la mise sous scellés du bureau de l’association SDH d’Oran, le gel des activités des partis politiques, dont le PST, et les poursuites judiciaires contre le MDS et L’UCP. Il y a aussi les interdictions de plusieurs réunions publiques et des manifestations pacifiques. Ce sont toutes des questions embarrassantes qui ne peuvent être évoquées lors de cette visite», affirme-t-il. 

Le représentant de ce mécanisme onusien pour la protection des droits de l’homme, précise notre source, avait prévu, dans son programme de cette visite, de rencontrer des responsables des partis de l’opposition et ceux de la société civile autonome avant d’établir son rapport sur la situation en Algérie. La première visite du rapporteur onusien, rappelons-le, devait avoir lieu en 2011. Mais elle a été reportée à 2013, puis à 2020. En 2021, plusieurs dates, comme le relève le site du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, ont été fixée pour la venue du représentant onusien. Mais celle-ci a été reportée à chaque fois. 

Ces derniers mois, dénoncent les défenseurs des droits de l’homme, «l’Algérie connaît une dégradation de la situation des libertés, avec l’incrimination de l’action politique, le harcèlement et l’emprisonnement des journalistes et des militants politiques, ainsi que la multiplication des attaques contre les partis d’opposition qui refusent de s’inscrire dans l’agenda du pouvoir». 

Face à ces accusations, les autorités se défendent «en citant la législation, notamment la Constitution, qui garantit toutes les libertés individuelle et collective». Elle récuse même «l’existence de détenus d’opinion en Algérie».

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