Filière viandes : Hausse vertigineuse des prix

03/02/2022 mis à jour: 03:28
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La viande rouge devient inaccessible / Photo : B. Souhil

L’augmentation sur 1 kilogramme de bœuf a atteint 400 DA et celle de mouton 300 DA, tandis que de nombreux détaillants confirment que ces prix vont continuer à grimper durant le mois de février.

Le prix de la viande rouge a connu une hausse vertigineuse au cours de la semaine écoulée : l’augmentation sur un kilogramme de bœuf a atteint 400 DA et celle de mouton 300 DA, tandis que de nombreux détaillants confirment que ces prix vont continuer à grimper durant le mois de février. Dans ce contexte, Mohamed Taher Ramram, président de l’Association des grossistes en viande, a déploré que plusieurs problèmes se posent au niveau de la filière viande, ce qui expose cet aliment à une augmentation des prix, au point où il devenu inaccessible à une grande partie des Algériens.

La viande est carrément un produit de luxe en Algérie, que ne peuvent se permettre que les plus aisés. Avec la forte chute du pouvoir d’achat, des pans entiers de la population sont privés de cet aliment dans un contexte de crise économique et de multiples privations.

L’Etat doit réagir rapidement. Ce dossier doit être pris en charge en urgence par le gouvernement et notamment par Kamel Rezig, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations.

Pour les familles les plus démunies, le poids du budget alimentaire est de plus en plus lourd. L’inégalité alimentaire devient une inégalité nutritionnelle aux risques multiples. Selon lui et pour ne pas déroger à la tradition, «la viande rouge connaîtra une terrible flambée de prix pendant les deux prochains mois avant et pendant le mois de Ramadhan».

Selon ses déclarations, le prix d’un kilogramme de viande de mouton au marché de gros a atteint 1400 DA, alors qu’il était de 1180 DA et qu’il est vendu chez le boucher à 1700 DA.  S’agissant de la viande bovine, le prix du kilogramme a atteint 1500 DA au marché de gros, alors qu’il coûtait 1320 DA, tandis que le prix du kilogramme dans les abattoirs et les boucheries a atteint 2000 DA.

Coût élevé du fourrage

Selon notre interlocuteur, le plus gros problème auquel sont confrontés les éleveurs est le coût élevé du fourrage, car un quintal de celui-ci atteint 7000 DA et il n’est souvent pas disponible, en plus de la sécheresse qui frappe de nombreuses régions du pays.

En ce qui concerne l’importation des vaches, Mohamed Taher Ramram a confirmé que «les veaux importés sont monopolisés par seulement 3 importateurs qui contrôlent le marché ; or, il n’est pas possible de résoudre le problème de la viande rouge qu’en donnant la possibilité à d’autres qui souhaitent investir dans ce créneau».

L’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a appelé au recours, temporairement et exceptionnellement, à l’importation des fourrages et des viandes afin d’encourager la concurrence entre commerçants et «contribuer sinon à la baisse des prix, du moins à la stabilité du marché».

Dans une conférence de presse sur «le marché des viandes et les prix», Hadj Tahar Boulenouar, président de l’ANCA, a expliqué que «l’importation des aliments de bétail est aujourd’hui exclusivement du ressort d’une entreprise publique, ce qui a engendré la hausse des prix et le désintérêt de nombreux éleveurs ayant préféré abandonner l’élevage».

Il est nécessaire, a-t-il plaidé, d’attribuer aux opérateurs privés des autorisations d’importation des fourrages pour encourager les éleveurs à perpétuer leur activité, mais également l’importation des viandes (rouges et blanches).

Il faut savoir que le besoin national annuel des viandes blanches et rouges est estimé à 1 200 000 tonnes et que la production locale ne dépasse pas 1 million de tonnes. La consommation moyenne de viande rouge par habitant est de 14,4 kg par an. Un niveau relativement faible comparativement aux pays industrialisés. 

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