Festival national de théâtre de marionnettes d’Aïn Témouchent : Eskamla de Bou Ismail décroche le Grand Prix

02/07/2024 mis à jour: 21:31
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Le théâtre de marionnettes s’ancre davantage dans le paysage culturel de Témouchent - Photo : D. R.

Clôturée dimanche dernier, la 14e édition du Festival de théâtre de marionnettes, qui s’est tenue dans la wilaya d’Aïn Témouchent, a permis à plusieurs troupes de marionnettistes de faire découvrir au public leurs nouvelles pièces.

La 14e édition du Festival de théâtre de marionnettes de Témouchent, qui s’est déroulée du 27 au 30 juin, est à marquer d’une pierre blanche pour avoir acté l’entame de la fin d’une époque, celle d’un exercice de l’art de la marionnette en Algérie par des praticiens exclusivement formés sur le tas.

Il s’agit de Mehdi Kasdi, le leader de la compagnie Eskamla de Bou Ismail et premier marionnettiste algérien, exerçant en Algérie, pour avoir suivi un cursus académique de trois années au sein d’un institut spécialisé en Tunisie et dont le spectacle a décroché le grand prix, celui de la meilleure œuvre. Il s’agit de Hikayate qui a également été distingué du prix ex æquo du meilleur manipulateur.

Néanmoins, le niveau artistique général de la manifestation est à relativiser puisque cette édition a valu par seulement trois spectacles sur les sept retenus en compétition et sélectionnés sur la base de 18 dont les candidatures ont été déposées par autant de compagnies qui les ont produites.

A cet égard, le jury, constitué de Aïssa Chouat, Ali Naji Geryville et présidé par Mohamed Bouiche, a reproché à juste raison aux compagnies de privilégier la narration au détriment de l’action, une faiblesse que traine depuis toujours le théâtre de marionnettes en notre pays.

De la sorte, il a recommandé que les marionnettistes maîtrisent avant tout l’abécédaire en matière de 4e art en général et qu’ils soient particulièrement outillés dans le jeu d’acteur de façon à pouvoir donner adéquatement vie à leurs personnages marionnettiques plutôt que de s’échiner à les agiter en tous sens.

Le jury s’est retrouvé à faire du saupoudrage en attribuant systématiquement le reste des prix à titre ex æquo tant apparemment il a eu du mal à trancher dans le vif. Ainsi, même le prix dit du jury a été remis à deux troupes. Il s’agit de Panorama atfal El Bayadh pour El kadr el ajiba et la coopérative El jawhara de Sidi Bel Abbès pour Essama ezarka.

Le prix de la meilleure réalisation est revenu ex-equo à Hmimèche wa ethaâlab de Masrah finou lilâraïss d’Alger et à Panorama atfal El Bayadh pour El kadre el âjiba. Le prix du meilleur manipulateur de marionnettes a été pareillement attribué à l’association El adab wal founoun de Mascara qui a présenté Big burger.

Cette troupe s’est illustrée avec des marottes visuellement remarquables (expressivité, couleurs et formes). Elle a pareillement décroché, à titre ex equo, le prix du meilleur texte avec la troupe Echam’â thakafia de Skikda pour Kitab el jedda. De la sorte, cette dernière troupe n’a pas été équitablement distinguée pour son spectacle qui a fait un usage maitrisé de l’espace scénique, ses personnages évoluant tant à l’intérieur que hors du castelet.

Deux de ses marionnettes, en particulier un surprenant volatile et un escargot sont conçus de façon tout autant amusante qu’ingénieuse. Fait notable, leurs manipulateurs sont des enfants âgés de 6 et 7 ans, la troupe étant familiale avec à sa tête le père et la mère. Cette dernière, Chahinez Neghouache, étant une auteure-metteur, primitivement de théâtre d’acteur.

On se rappelle l’ébouriffant «Nissa al madina» d’après Les joyeuses bourgeoises de Windsor de Shakespeare et d’autres spectacles pour lesquels elle a été primée en plusieurs festivals de théâtre d’acteur. Dommage !   

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