L’entrée de la rue Rahmani Achour, menant au quartier de Bardo, a connu dans la matinée d’hier une effervescence particulière, caractérisée par le déploiement des éléments de la sûreté de wilaya. Ce dispositif sécuritaire a été dépêché pour instaurer l’ordre et éviter tout incident, suite à la fermeture de ce passage routier.
Une procédure évidente et inévitable qui a provoqué le mécontentement des chauffeurs de taxi, desservant la ville d’El Khroub et la gare routière Sahraoui Tahar. Il est nécessaire de rappeler que la partie supérieure de cette rue devrait être insérée dans le projet de réhabilitation de l’hôtel Cirta et servir d’entrée principale hyper sécurisée. Car cette infrastructure hôtelière de l’époque coloniale était destinée à intégrer la marque Autograph Collection de la chaîne Marriott, après la réalisation des extensions et sa transformation en un grand palace.
Ceci, tout en gardant son aspect architectural et historique. «Certes, nous nous y attendions à la fermeture de la rue annoncée déjà depuis 2015, mais pas de cette manière. Cette décision a été appliquée un vendredi sans communiquer sérieusement avec les chauffeurs de taxi. Aujourd’hui samedi(ndlr hier), on était surpris de voir la rue fermée avec la mobilisation des agents de l’ordre en l’absence des autorités locales ce matin, dont les élus de l’APC et les services de la commune.
Même les représentants du syndicat n’ont rien dit à ce propos», a martelé le chef de stationnement rencontré sur place, en train d’organiser l’emplacement des véhicules avec un autre chef de stationnement afin d’éviter la pagaille. En dépit de l’affichage de la note de fermeture datée de 2022 avec un plan de circulation, notre interlocuteur contrarié, comme tant d’autres, déplore le comportement «nonchalant et douteux des responsables de la commune».
L’absence de communication entre responsables et citoyens ainsi que le panneau contenant les informations nécessaires sur ce chantier ont été également dénoncées. «C’est aux services de la commune, dont la commission des transports de décider notre emplacement après discussion avec les chauffeurs de taxi. Aujourd’hui, nous nous retrouvons contraints de nous déplacer un peu plus bas, sans être informés d’où la commune décide nous délocaliser. Nous avons appris de bouche à oreille que la commission des transports décidera de notre sort demain dimanche (aujourd’hui ndlr)», regrette-t-il, qualifiant ces décisions hâtives de coups de tête faute de mesures efficaces et réfléchies.
Les autres conducteurs affirment être sur place depuis 2008, avant que ceux assurant la ligne Constantine-El Khroub soient transférés vers la station Mohamed Khemisti. Boudés par les passagers vu l’éloignement du centre-ville et la station, les chauffeurs de taxi concernés affirment qu’ils étaient contraints de retourner temporairement à Bardo en 2015 sans aucun arrêté signé par la commune.
Exerçant depuis 8 ans, ils ont eu d’énormes problèmes suite à la prolifération «des fraudeurs» sur place. Nos interlocuteurs ont fustigé également leur syndicat et les élus qui ont fait profil bas. Perplexes et ignorant où seront-ils enfin déplacés, des conducteurs n’ont pas manqué d’exprimer un refus préalable d’occuper des lieux à la station les Frères Zaamouche située à Bab El Kantara, vu qu’ils n’ont pas obtenu l’approbation d’occuper une partie de la place Kerkri. «Cela sans oublier la circulation qui sera provoquée sur le rond-point de Sidi Rached et au Chalet des Pins», a tenté de justifier un chauffeur de taxi d’El Khroub.
Au moment de la rédaction de cet article, les services de la sûreté étaient toujours sur place pour assurer l’ordre. Quant aux chauffeurs et chefs de stationnement, ils attendaient avec impatience l’arrivée d’un responsable pour mettre les choses au clair.
Afin d’avoir la version de la commune et plus de détails sur la nouvelle éventuelle station pour ces taxis, nous avons contacté le maire Charaf Bensari. En réunion, ce dernier n’a pu répondre à nos questions.