Les experts du climat de l’ONU estiment que le pays et quatre autres États (les Maldives, les Tuvalu, les îles Marshall et Kiribati) risquent de devenir inhabitables d’ici 2100, provoquant 600.000 réfugiés climatiques.
L'île-État de Nauru propose désormais sa nationalité en échange de 105.000 dollars afin de financer le déplacement de sa population menacée par la montée des eaux. Ce programme de « passeport doré » vise à générer des fonds pour relocaliser les habitants des littoraux vers l’intérieur de l’île, une nécessité face aux prévisions des experts de l’ONU qui estiment que Nauru, ainsi que quatre autres États insulaires du Pacifique, pourraient devenir inhabitables d’ici 2100.
Anciennement prospère grâce à l’exploitation du phosphate, Nauru a vu ses ressources s’épuiser et 80 % de son territoire devenir inhabitable à cause de l’extraction minière. Désormais, les terrains restants sont directement menacés par la montée des eaux. Face à des financements climatiques jugés insuffisants, le gouvernement espère récolter 5,7 millions de dollars dès la première année grâce à ce programme et atteindre progressivement 43 millions de dollars, soit 20 % des recettes annuelles de l’État.
Toutefois, le projet suscite des inquiétudes. L’expérience passée de Nauru avec la vente de passeports s’était soldée par l’octroi de citoyennetés à des membres d’Al-Qaïda, plus tard arrêtés en Asie. De plus, ce type de programme est souvent critiqué pour les risques de blanchiment d’argent ou d’abus par des individus cherchant à fuir la justice. Nauru assure cependant que des contrôles stricts seront effectués pour éviter ces dérives et présente cette initiative comme une solution innovante pour relever les défis climatiques et économiques du pays.